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Fiches cinéma et philosophieL'homme bicentenaire Chris ColumbusNotion : Le vivant, la conscienceSur la distinction entre la machine à l'humainUne machine peut-elle parvenir à un degré de conscience analogue à celle de l'homme? Si la technologie actuelle venait à être prolongée, verrait apparaître des robots doués de conscience?
Une fois la sensibilité acquise, il entrera dans les tourments des sentiments, connaîtra l'amour et choisira de suivre dans le trépas la femme humaine qu'il a aimé (la fille de la première "petite fille"). Ce qui est remarquable, c'est que ce cheminement va l'amener à rencontrer ce qui est humain par excellence, la conscience de la mort, alors qu'au départ, il aurait pu être immortel. Mais, ce qu'il a demandé tout le long, c'est à être reconnu. Ayant reçu un sang humain qui se dégrade peu à peu dans son organisme, comme un être humain à part entière, il meurt au moment même où le gouvernement mondial décrète qu'il est maintenant l'homme le plus vieux de la terre. La leçon du film est de tenter de récapituler les thèses actuelles sur la conscience et sa structuration, dans une genèse progressive. La psycho-génése est reproduite ici avec des moyens artificiels. Et le résultat semble plus qu'humain que l'humain ordinaire. Le problème, c'est que cette conscience, qu'il est facile d'imaginer dans la machine, il n'est pas évident qu'elle puisse apparaître. Ce n'est pas parce que nous fantasmons sur la machine en y projetant une forme de conscience analogue à la nôtre (ce que nous faisons d'ailleurs avec tout objet, cf. les animaux dans les dessins animés), que nous sommes capables de franchir le pas entre la machine et l'humain. Un être humain est doué d'un système nerveux très complexe, beaucoup plus complexe que nos meilleurs ordinateurs. Or nos machines en restent à une pensée calculatrice très rapide, capable d'intégré une énorme masse de données. Une machine calcule, elle ne sent pas, elle n'a même pas de capacité proprement intuitive et encore moins d'initiatives. Une machine n'a pas d'âme, pas d'esprit, or c'est l'esprit qui vit dans la durée créatrice. Le Nouveau dans le temps de la création suppose la conscience de soi. L'expression de la conscience suppose le système nerveux qui permet de la refléter. Ce que peut produire la machine est très en dessous des merveilles que la vie est capable de produire. Il est très tentant de projeter toute la richesse humaine sur la machine, mais à quelle fin? Si c'est au fond pour évoquer l'éveil de la conscience dans l'humain, autant en rester au principal sujet, l'homme, sans ce détour inutile par le robot. © Philosophie et spiritualité, 2002, Serge Carfantan. |