Fiches cinéma et philosophie   

K-pax

K-pax est un film étonnant qui nous confronte au problème de la cohérence de la réalité et à la signification de la folie. 

 Le personnage central apparaît au tout début comme magiquement dans une gare et se trouve mêlé à une rixe, alors qu’un sac à main a été volé. Au policier qui l’interroge sur son identité il répond : je ne viens pas de cette planète, je viens de K-pax. Evidemment, il est reconduit à un hôpital et remis entre les mains d’un psychiatre. Seulement, les propos u « k-paxien » en question sont sensés, très cohérents et précis, y compris dans la précision mathématique quand on lui demande où se situe sa planète. Le psychiatre lui cherche à diagnostiquer un trouble mental. Il va donc l’entraîner dans l’hypnose pour remonter à un événement traumatisant qui lui permettrai de fonder son hypothèse : cet homme est fou, il a bâti un délire pour certaines raisons. Et il trouve en effet un traumatisme et une identité de cet homme.

Dès lors le spectateur est laissé dans le doute. Ou bien il choisi la voie de la norme sociale, en suivant la piste du docteur, tout en laissant complètement dans l’ombre tout ce qui est troublant dans le discours du « fou ». C'est l'interprétation rationnelle, si on appelle alors rationnel ce que notre savoir est à même de définir et de délimiter. Dans l'état actuel de notre savoir, nous ne pouvons pas supposer l'existence d'une vie extra-terrestre. Il y a des barrière théoriques en physique relativiste qui s'oppose à l'idée d'un voyage sur des distance de plusieurs années lumière. La vie sur terre, expliquée par Darwin est due à un simple hasard et à la sélection naturelle. Il y a même un scientifique qui s'est attaché à démontrer que les extra-terrestre ne pouvait pas exister.

Ou bien le spectateur porte son attention sur le discours du « k-paxien », mais alors il doit entièrement revoir la cohérence habituelle du « normal ». Relativiser tout notre savoir actuel en supposant qu'il pourrait bien exister une civilisation bien plus avancée que la nôtre. Ce qui impose une remise en question difficile, parce qu’alors il s’avère que la cohérence habituelle du normal est fausse. Ce n’est pas la vraie cohérence du réel.

Ce qui est assez touchant dans ce film, c'est aussi l'idée que le "fou" est en fait enfermé dans sa pensée et qu'il porte en lui le potentiel intégral de sa guérison. Là dessus les déclarations du "k-paxien" sont vertigineuses.

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