Textes philosophiques

Frijof Capra      la crise du monde actuel


p.. 11-12 ; "Nous connaissons un taux d'inflation et de chômage élevé, nous vivons une crise de l'énergie et de la médecine, nous souffrons de la pollution et d'autres désastres dans notre environnement, nous assistons à une vague montante de la violence et des crimes, etc. La thèse fondamentale de ce livre soutient qu'il s'agit d'autant de facettes d'une seule et même crise et que celle-ci est principalement une crise de perception. Comme ce fut le cas dans les années 20 pour la physique, ce malaise provient du fait que nous nous efforçons toujours d'appliquer des concepts dépassés -la vision mécaniste du monde propre à la science cartésienne -newtonienne- à une réalité qui ne peut plus être appréhendée en ces termes. Nous vivons, aujourd'hui, dans un monde où tout est intimement imbriqué, un monde dans lequel les phénomènes biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux sont interdépendants.

(...) Nous avons donc besoin d'un nouveau "paradigme"- une nouvelle vision de la réalité , une modification fondamentale de notre système de pensée, de nos perceptions et de nos valeurs.

"Notre obsession de l'expansion a déséquilibré l'économie, les institutions et même l'environnement naturel. On peut parler d'une croissance cancéreuse des villes comme des technologies, dues à un chaos conceptuel hérité d'une vision mécaniste du monde (...) La nouvelle vision de la réalité, qui ouvrira le passage vers une ère solaire, repose sur une approche holistique des phénomènes, c'est-à-dire globale et non fractionnée. Nous sommes condamnés à changer de mode de pensée, de façon de vivre et, par conséquent, de société. Mais ce changement se fera-t-il avec nous ou sans nous ? Sera-t-il évolutionnaire ou révolutionnaire ? (...) Penser globalement, agir localement est une clé majeure de cette vision systémique."

p. 17 ; "Il s'agit d'une crise complexe, multidimensionnelle qui touche chaque aspect de notre vie -notre santé, nos moyens d'existence, la qualité de notre environnement, nos relations sociales, notre économie, notre technologie et la politique.

(...) Pour la première fois, nous sommes véritablement confrontés à une menace d'extinction de la race humaine et de toute vie sur cette planète."

p. 18 ; "Pendant ce temps, plus de quinze millions de personnes -pour la majorité des enfants- meurent de faim, chaque année , et 500 millions d'autres sont sous-alimentées. près de 40 % de la population mondiale n'ont pas accès aux services professionnels de soins ; et pourtant, des pays développés dépensent toujours trois fois plus d'argent pour l'armement que pour les soins médicaux , 35 % de l'humanité manquent d'eau potable alors que la moitié de nos scientifiques et de nos ingénieurs consacrent leurs recherches à la technologie de la production d'armes."

p. 19-20 ; "Le plus toxique de ces poisons radioactifs, le plutonium, est lui-même fissible, ce qui signifie qu'il peut-être utilisé pour construire des bombes atomiques.

(...) Sans même tenir compte de la menace d'une catastrophe nucléaire, l'ensemble de l'écosystème et l'évolution ultérieure de la vie sur terre sont sérieusement menacés et peuvent très bien déboucher sur un désastre écologique à grande échelle.

(...) En plus de la pollution atmosphérique, notre santé est également compromise par l'eau et la nourriture , toutes deux étant contaminées par une grande variété de produits chimiques toxiques. aux États-Unis, des additifs alimentaires synthétiques, des pesticides, des plastiques et autres produits chimiques sont lancés sur le marché à un rythme actuellement estimé à un millier de nouveaux composants chimiques par an. Il en résulte que l'empoisonnement chimique envahit de plus en plus notre vie d'abondance. Qui plus est, les dangers pour notre santé que représente la pollution de l'air, de l'eau et de la nourriture ne sont que les effets directs les plus évidents de la technologie humaine sur l'environnement naturel. Des effets plus pernicieux encore n'ont été découverts que récemment et ne sont pas encore pleinement compris.

La détérioration de notre environnement naturel s'est accompagnée d'un accroissement correspondant des problèmes de santé des individus. Alors que les maladies alimentaires et infectieuses sont les plus grands fléaux du Tiers Monde, les régions industrialisées sont, quant à elles, victimes des maladies chroniques et dégénératives nommées à juste titre "maladies de civilisation" , ici, les principaux fléaux ont pour nom affections cardio-vasculaires, cancers et arthroses. D'un point de vue psychologique, la détérioration de notre environnement social paraît s'accompagner de dépressions graves, de schizophrénies et autres désordres psychiatriques. Les signes de cette désintégration sont nombreux : crimes, accidents et suicides violents ; accroissement de l'alcoolisme et abus de médicaments ; augmentation du nombre d'enfants ayant des problèmes de scolarité ou de comportement. La montée des crimes et des suicides chez les jeunes a pris des proportions telles qu'on parle dorénavant d'une épidémie de morts violentes. En même temps, on constate que les jeunes perdant la vie dans des accidents, en particulier ceux de la circulation, sont vingt fois plus nombreux que ceux succombant à la polio à l'époque où celle-ci sévissait avec le plus d'intensité. Selon Victor Fuchs, ""épidémie" est un terme encore trop faible pour décrire la situation".

Parallèlement à ces pathologies sociales, nous enregistrons des anomalies économiques qui laissent perplexes les plus éminents économistes et politiciens. L'inflation galopante, le chômage massif et une mauvaise distribution flagrante des revenus et des richesses sont devenus des caractéristiques structurelles de la plupart des économies nationales".

Le temps du changement, Edition du Rocher.

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