Documents

Pierre Jovanovic    Le toujours plus de la publicité


     « Dans les années 60, quand Brigitte Bardot est apparue sur les écrans avec un petit pantalon corsaire, le lendemain tout ce qui était « corsaire » avait disparu de toute les boutiques de France et de Navarre. Puis en Allemagne, puis en Angleterre, aux USA, au Brésil etc. LA Bête-Média faisant vendre. Aujourd’hui, si James Bond boit du Perrier plutôt que du Dom Pérignon, c’est parce que les marques ont payé les producteurs fin que leur produit apparaisse dans le film. Et la plupart des gens ne le savent pas : il n’y a pas marqué « pub » avant.

                Les Médias séduisent les masses pour vendre plus. Vendre plus pour gager plus. Gagner plus pour emprunter plus, au point que le monde entier, ou presque, s’est attaché un crédit bancaire aux pieds, devenant ainsi des esclaves de la Bête-argent. En coordination avec la bourse, cette dernière a alors imposé le principe de progression obligatoire du chiffre d’affaire, et cela pour que les actionnaire, qui ne travaillent pas, soient grassement rémunérés. Plus ; toujours plus, encore plus, objectif 4% de plus par rapport à l’an passé… Au cours des année 90, la folie du plus a emporté le monde entier dans la croissance obligatoire avec un seul et unique objectif : produire plus pour gagner plus afin d’acheter plus etc.

                 Et c’est dans cette folle course au plus que les financiers inventeront les produits « plus » qui finiront par transformer l’ensemble en « moins » et dynamiter la confiance mondiale.

                Si dans les années 60 et 70, es gens ne se jugeait pas trop en fonction de l’argent qu’ils gagnaient, les années 80 prouvent à elles seuls combien l’argent es devenu le critère principal de toutes les nouvelles générations, bien éduquées par la télévision et cela dans tous les pays du monde… Un faux prophète tentaculaire posant d’abord ses griffes-antennes sur tous les toits du monde, et ensuite allant installer des prises dans chaque maison ! … les images animées et message d’un faux prophète enfoncés insidieusement dans la tête des gens à force de répétition par télé, radio, presse et affiches, les poussant à toujours vouloir plus d’argent, pour acheter l’inutile et l’éphémère, thème précis du livre 99 F de Frédéric Beigbeder, le vrai roman de la Bête-2.

                Car quel est en effet le véritable message que la publicité vous met dans la tête dès votre naissance ? Que vous ne serez jamais satisfait car vous pourrez TOUJOURS avoir mieux si vous avez de l’argent. Que vous méritez mieux… Etonnant avec quelle lucidité les Rolling Stone avaient résumé avec 30 ans d’avance notre époque avec « I can’t get no satisfaction ». C’est l’insatisfaction permanente… La publicité, bras armé de la Bête-2, démultiplie à l’infini l’insatisfaction des masses au point que son insatisfaction permanence est devenue le moteur, le tapis roulant de toute société, amplifiée par la télévision, l’huile versée en permanence sur le feu du désir insatisfait ».

                   Pierre Jovanovic  777, Editions Le jardin des livres p. 93-95.


Bienvenue| Cours de philosophie| Suivi des classes| documents| Liens sur la philosophie| Nos travaux| Informations
E-mail :  philosophie-spiritualite@club-internet.fr