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DocumentCarl G. Jung ne pas attribuer à l'inconscient la psychologie du conscientIl ne faut pas attribuer à tort à l'inconscient une psychologie du conscient. L'inconscient possède une mentalité instinctive; il ne connaît pas de fonctions différenciées; il ne pense pas ainsi que nous entendons l'action de « penser ». Il se borne à créer une image qui répond, un peu à la manière d'un écho, à la situation du conscient, image qui recèle aussi bien des sentiments que des idées, et qui n'est rien moins qu'un produit de réflexions rationnelles. Une telle image se rapproche beaucoup plus d'une vision artistique que de la réflexion intellectuelle. On oublie facilement qu'un problème comme celui qui s'exprime dans le dernier rêve cité ne répond pas non plus, pour le conscient du rêveur, à une interrogation d'ordre intellectuel, mais bien à une question profondément émotionnelle. Un problème éthique constitue pour un être normal un thème passionnant, qui plonge des racines aussi bien dans ses processus instinctifs les plus profonds que dans ses aspirations les plus idéales. Pour lui, un pareil problème détermine un véritable ébranlement. Rien d'étonnant donc si, des profondeurs de sa nature, surgissent réponses et témoignages. Le fait que tout un chacun vit implicitement dans un espace où sa psychologie est nécessairement, obligatoirement, la mesure de toute chose - même si, d'aventure, le sujet en question n'est pas très futé, et qu'il puisse prétendre que pareil problème ne l'a jamais effleuré et qu'il ne l'a jamais observé -, tout cela ne saurait arrêter le psychologue, qui doit prendre les choses objectivement, telles qu'elles se présentent et sont, sans les soumettre aux distorsions de présuppositions subjectives. Dialectique du Moi et de l'Inconscient, folio, p. 132-133. Indication de lecture:
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