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Charles Koechlin   l'humanité sensible de la musique

      "Mozart est un musicien essentiellement sensible, nul ne le contestera; mais son caractère enjoué - surmontant, malgré tout, les obstacles d'une vie difficile, - son admirable force vitale, cette impétueuse et pure joie qui est celle de l'enfant, traduite par un art de maître homme ne s'expriment-ils pas tout au long de cet admirable Finale? ...analysez l'écriture des fugues de Bach goûtez l'expression, si réelle, si poignante même, des lignes et des harmonies, - ou bien cette tranquillité d'une conscience pure et d'une croyance inébranlable, - vous saisirez que leur beauté musicale ne tient pas à l'avantage de développements réguliers (d'ailleurs divers) ni d'imitations, mais à ces éléments humains qui en manifestent, témoins de son âme, mais il se peut qu'à certains esprits, le sentiment y soit moins perceptible dès l'abord, que la solidité d'une architecture logiquement ordonnée; mais ce fait même que les plus belles de ses juges, ce sont les plus émouvantes, les plus humaines, - il tend à montrer que précisément celles de ses oeuvres qui marchent le mieux, c'est en raison de l'humanité qui s'y exprime".

Esthétique et langage musical,    Editions Mardaga, p. 316.

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