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Charles Koechlin   sensualité, sensibilité et intellect

      " Si la plastique de la forme ni les règles mathématiques ne suffisent à constituer de la beauté musicale, ce n'est pas davantage le concept de sensation qui remplacerait celui de l'émotion nécessaire. Il est des gens qui confondent sensation et sentiment, les mettant au même plan de l'être humain... Mais la sensation qui se borne à son charme immédiat et matériel n'est point de l'art: même avec une forme bien ordonnée, même avec des harmonies correctement écrites. Cela ne signifie pas qu'on puisse user du charme sensuel, bien au contraire: mais il faut que ce charme soit à sa place, commandé par l'idée musicale.

     Somme toute, la musique ne se réduit pas plus au plaisir sensuel qu'à la satisfaction de l'intellect. Le syllogisme se place en dehors d'elle. Comment "musiquer" un résultat de l'intelligence pure: la théorie de la racine carrée? ".

Esthétique et langage musical,    Editions Mardaga, p. 323-324.

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