L'oeuvre historique demeure quand même le résultat d'une recherche rationnelle et le souci de l'objectivité dit présider à la rédaction d'une synthèse dans ce genre d'ouvrage. Ainsi, contrairement au roman, au poème, à la nouvelle littéraire ou à l'essai, le livre d'histoire donne le premier rôle à l'objet de la recherche : l'écrivain s'effaçant derrière son sujet.

     L'écriture journalistique s'apparente à l'oeuvre historique à plusieurs points de vue. D'abord, dans les deux genres, il y a un souci d'objectivité. Ensuite, l'ouvrage historique comme la nouvelle, le s'alimente qu'à la réalité, n'a que faire de l'imaginaire. Enfin, la recherche des fais significatifs est omniprésente dans le travail de journaliste, comme dans celui de l'historien qui ne retient que les faits importants de l'histoire. Incidemment, n'est-il pas vrai qu'une des soucies indispensables à l'historien contemporain demeure le journal ? C'est dans un journal qu'il peut tâter le pouls de l'époque qu'il étudie.

     Par contre, les sources auxquelles le journaliste accède sont souvent moins variées, moins révélatrices que celles de l'historiens. Cela tient sans doute au fait que les contemporains camouflet les informations essentielles qui ne referons surface qu'avec le temps ou à la suite d'une enquête. Il est évident que le journaliste d'enquête peut mener à jour ces révélations cachées, mais la différence essentielles entre le métier de journaliste et celui d'historien vient du fait u'il manque au reporter enquêteur le recul nécessaire qui permet à l'historien de mesurer l'impact de tel ou tel événement, d'évaluer l'importance historique véritable et de présenter une synthèse cohérente de l'ensemble des événements".

L'entreprise de presse et le journaliste, 1991 Presse de l'université de Québec.