Document :  danger des nanotechnologies : Notes de lecture, “The Big Down” ; la convergence des technologies à l’échelle nanométrique, édité par ETC (ONG canadienne).


1) Cet ouvrage (dont le titre peut être traduit par “la descente infernale” ou “le grand effondrement”) est particulièrement bien documenté et raisonné. Il a été publié en janvier 2003, date à laquelle ses auteurs considéraient que bon nombre des données qu’il contenait étaient déjà dépassées. Voilà déjà un des malheurs du monde dans lequel nous vivons, que dès lors que notre attention se porte sur un objet d’étude, et avant même d’en recueillir les données essentielles, ce fragment de réalité s’est déjà transformé. D’où l’intérêt désormais de fixer notre attention autant sur ce qui arrive que sur ce qui est). Toutefois la part d’analyse critique contenue dans ce document continue de rendre sa lecture particulièrement instructive. D’abord une précision importante : nano, qui dans le jargon des scientifiques signifie “un milliardième”, en l’occurrence un milliardième de mètre, indique seulement une échelle de grandeur. Cette échelle est approximativement celle des molécules (qui sont des entités composées de plusieurs atomes). Mieux eut valu selon le rapport d’ETC baptiser ces nouvelles techniques de production “atom technology” car en fait, ce dont il s’agit, consiste ni plus ni moins qu’à refaçonner les composants fondamentaux de la matière, que ce soit des assemblages d’atomes (molécules), des atomes (corps élémentaires à partir desquels est bâtie toute la matière existante), ou éventuellement un de ces prochains jours des sous-composants de l’atome (quarks).

     Les outils qui permettent le développement de ces techniques sont principalement dérivés de la physique atomique, comme le microscope à effet de champ par exemple, qui permet de visualiser des atomes individuels. Visualiser signifie en réalité, interagir, produire un signal. Partant de là, l’idée marketing consistant à réarranger la matière à l’aide de ces microscopes, selon les besoins du marché, ne fut pas longue à venir à l’esprit des scientifiques (qui l’histoire nous l’a montré, sont dans leur ensemble les premiers serviteurs du libéralisme). Les premiers qui parvinrent à créer de nouveaux éléments (des atomes n’existant pas encore dans la nature) prirent en même temps que leur découverte, les brevets d’invention de ces éléments (Glenn Seaborg possède les brevets sur l’Américium et le Curium, les deux premiers nouveaux atomes inventés par la société technomarchande). Ce ne sont donc plus seulement l’eau des montagnes, les gaz de la terre et de l’atmosphère, le bois des forêts qu’il faudra monnayer mais les atomes qui les constitueront. La nouvelle classification périodique des éléments pourrait bientôt ressembler au catalogue commercial de l’Atom-Tech Corporation. En 1989, en même temps que le pouvoir socialiste célébrait avec le plus de fureur possible la révolution française, les ingénieurs d’IBM parvenaient de leur côté à dessiner le logo de leur entreprise à partir de la manipulation de 35 atomes de xénon. Depuis lors, et même s’il ne constitue qu’une étape de plus dans le chemin de l’artificialisation du monde que nous sommes employés à produire, le développement des nanotechnologies a connu un essor qui pourrait sembler effrayant si l’on ne s’était pas depuis longtemps accoutumé à travailler pour devenir ce qu’il faudra bientôt dépasser. En dépit de la confusion qui précède toujours l’arrivée d’une nouvelle technologie, les premiers produits à venir des nanotechnologies sont relativement bien identifiés, beaucoup existent déjà.

     La plus grande part du marché concerne l’informatique avec la possibilité à très court terme de multiplier par 1000 la densité des circuits électroniques en utilisant des matériaux comme les nanotubes (de carbone). Il ne servirait à rien de vouloir énumérer les domaines d’utilisation des nouveaux matériaux, ils concernent tout, du plus général au plus intime. L’armée (qui aux États-Unis est le deuxième pourvoyeur de fonds de la recherche en nanotechnologie) a déjà esquissé la physionomie des guerres de demain. Le combattant bionique sera capable de franchir des murs de 6 m de hauteur grâce à ses chaussures à propulsion ; équipé de combinaison qui le rend invisible, invincible, indestructible et imputrescible, il est doté d’une panoplie de détecteurs chimiques, électriques, biologiques. Lui-même sera porteur de missiles et d’explosifs miniaturisés. L’agro-industrie qui peine à faire accepter les OGM profitera sans doute de la lassitude du militant citoyenniste pour faire accepter les vertus de ces nouveaux aliments (Organismes atomiquement modifiés), bien plus précisément élaborés et testés, et dont les qualités nutritives pourront être adaptées aux besoins et goûts des consommateurs grâce à l’activation sélective de substances encapsulées. Des détecteurs de péremption placés sur les produits de l’industrie alimentaire avertiront de la toxicité des aliments qui, autre progrès, pourront d’après ce qu’on en dit, être recyclés et n’auront plus besoin d’être organiques. Les nanotechnologies ouvrent la voie à la reconstruction du monde à partir d’entités élémentaires remaniées. Dans cette nouvelle genèse toutes les classifications des êtres existants se trouvent abolies. Bien entendu la barrière subjective entre inerte et vivant n’a plus lieu d’être ; la barrière entre espèces n’existera a fortiori plus non plus. Quant à la fameuse barrière immunologique qui évite théoriquement aux organismes vivants d’être infestés par des corps étrangers, elle devient caduque, la nanoparticule pénètre les cellules vivantes aussi bien qu’un sucre se dilue dans l’eau. La transgenèse à laquelle travaillaient les biologistes moléculaires sera “naturellement” franchie. Animaux et machines fusionneront dans la Mégamachine, consolidant le caractère artificiellement vivant du système social et le caractère machinal des organismes naturellement vivants. Enfin des nano-entités auto-reproductibles pourront s’employer à créer des macroorganismes. Ce dernier point est le grand sujet d’inquiétude des mutants qui ont peur que la vie sociale leur échappe (cf. “Pourquoi le futur n’a pas besoin de nous” de Bill Joy) tandis que les néo-mutants surmontent cette peur et acceptent de devenir n’importe quoi se propulsant avec délectation dans la Mégamachine. Alors que les physiciens des trente dernières années du XXe siècle avaient prétendu faire amende honorable en expliquant que la vision mécaniciste du monde qu’ils avaient historiquement massivement défendue (parce que c’était là qu’il y avait à gagner) allait enfin être dépassée par des approches plus respectueuses de la complexité (parce que ce fut momentanément là qu’il y eut à gagner), nous voilà revenus à l’apothéose du réductionnisme (parce que c’est là qu’il y a de nouveau à gagner) : tout ce qui existe est réduit à son lot de particules élémentaires et si quelque chose manque ou cloche dans le légo universel, un assemblage d’atomes fera l’affaire pour remédier à ce défaut.

     La Mégamachine par l’interconnexion fusionnelle de tout ce qui s’y trouve, ressemblera donc à une grande soupière dans laquelle tous les corps défaits de leur être baigneront et s’agenceront dans un magma de postures hallucinantes. C’est ce qu’on appelle la convergence : nano, bio, info et cognito ne formeront plus qu’une matière et un sujet globalisés. A partir de cette vision, il est sans doute vain de chercher à envisager les risques potentiels de cette nouvelle avancée du génie technicien ; ils sont tous présents dans cette extraordinaire dilution. L’ordre de la raison naturelle ayant définitivement disparu, il ne sera plus question de parler de pollution, terme qui indiquait autrefois qu’un élément matériel se trouvait là où il n’avait en principe pas de raison d’être ; par exemple qu’un atome de césium radioactif n’avait pas lieu de se trouver dans un champignon ou dans la chair d’un sanglier. Il est toujours possible d’affirmer que cette reconstruction mécaniciste du monde ne sera qu’un grand flop technoscientifique (notamment en termes d’applications de traçage et bio-détection qui seraient impossibles à généraliser). La portée des nanotechnologies n’en sera pas moins dévastatrice pour ce qui existait jusque-là (à l’exception sans doute des bactéries, qui en ont vu d’autres, et peut-être aussi des portillons automatiques). Car le système technomarchand supposé synthétiser l’intérêt de tous, peut très bien désormais s’accommoder d’avancées qui d’un point de vue de la vérité scientifique, de la raison humaine et même de la vie biologique, ne fonctionnent pas. Ces critères-là ne sont plus des exigences pour le développement industriel, l’essentiel est que l’activité croisse, c’est-à-dire que l’énergie soit transformée et dissipée le plus rapidement possible, peu importe le dispositif qui s’en charge et dans quel but. “ Il y a plein de place inoccupée au niveau atomique ” ces propos de Richard Feynman, illustre et excentrique physicien (pas tout de même au point de se tenir à l’écart du fabuleux projet Manhattan auquel participèrent les plus brillants physiciens occidentaux), sont célébrés comme une invitation à aller chercher dans l’intimité de la matière ce qui se fait rare dans notre environnement : de la place, de l’énergie et des nouveaux marchés. Pourtant l’importance des ressources énergétiques et hydrauliques nécessaires à la nouvelle industrialisation de la matière aura vite fait d’absorber à peu près tout ce qui demeure de ressources naturelles macroscopiques (c’est-à-dire que l’homme d’aujourd’hui peut toucher du doigt et mettre dans sa poche). Les tensions sociales et géopolitiques ainsi créées, rendront de toute évidence indispensable la multiplication des dispositifs sécuritaires. Si le moteur du développement des nanotechnologies fut cette course aveugle à la puissance que n’ont jamais réussi à endiguer les êtres, d’abord abrités puis ensuite enfermés dans l’espace social, il est bien naturel que les décideurs politiques, militaires et économiques foncent les yeux fermés dans ce nouveau jeu de l’évolution, leur promotion sociale ne leur laisse pas la possibilité d’hésiter. Aux humains qui s’inquiéteraient de ce qui arrive, il sera d’abord resservi l’argument de leur santé : “on va enfin vraiment stopper l’épidémie de cancer ”! Et dès qu’une parcelle d’un corps menacera de se dérégler, un nanorobot entrera en action pour la réparer. Les sens pourront être considérablement améliorés, rectifiés ou tout simplement adaptés à ce qu’ils seront censés produire. Plus aucun corps, aucune donnée numérique, aucune pensée, n’échappera à la surveillance et à la standardisation administrées par les règles du marché mondial. D’un certain côté bien sûr, c’est tant mieux : les trafiquants de bois précieux, d’espèces menacées et surtout de nouveaux nés n’ont qu’à bien se tenir. Aux âmes sensibles qui face à cette situation pircorwellienne seraient pris d’un nouveau vertige approfondi, l’idéologie néomutante expliquera qu’après tout, l’évolution en cours ne fait que prolonger ce que l’homme a toujours fait et que de toutes façons, personne n’y peut rien, ce qui bien que non définitivement prouvé, est tout de même bien vraisemblable, et en tout cas reste à réfuter. Cette dernière tâche risque d’être assez fastidieuse ce qui n’empêchera pas certains de la trouver plaisante.

     Sans nos bêtes — qu’on nous enlèverait pour les brûler parce qu’elles ne sont pas équipées de puces — nous ne serons plus rien. Entendu de la voix d’éleveurs de brebis, un des premiers soirs de 2006 au Domaine autonome de Matens 2) La raison malmenée 1 La critique du progrès est faite — depuis plusieurs millénaires —, celle de l’économie de la production et du libéralisme plus récemment, mais aucune, pas plus que les plus pertinentes des récentes théories critiques sociales, n’a pu infléchir la direction de l’évolution sociale —, ce qui confirme au passage que ce qui jusque-là active cette évolution n’est certainement pas une volonté ou une raison humaine. Il n’est aujourd’hui plus temps de se demander si les révolutions technologiques sont bonnes ou mauvaises, si la science pourrait être utile à l’homme ; chaque progrès technique est dévastateur et le déferlement des techniques2 éradique tout ce que l’évolution biologique avait engendré. Celui qui accepte de collaborer à ces projets doit accepter de devenir un homme nouveau qui renonce pour lui, ses contemporains et ses enfants, à ce que fut essentiellement la vie de ces prédécesseurs. Pour plaider la cause du progrès il n’est plus possible de dire qu’il a conforté la situation démographique de l’humain d’une façon extraordinaire puisque ce succès s’est transformé en cauchemar et que les mutants appellent désormais à la chasse à l’humain (cf. http://mutation.ifrance.com/hominisation.htm). Il est encore possible — en dépit de la multiplication des catastrophes naturelles — de se réjouir de ce que l’homme moderne ne craigne plus les intempéries, les prédateurs, et nombre de contraintes physiques comme l’éloignement des lieux à visiter ou la faiblesse de son corps. Que ces améliorations aient confiné l’être humain dans des dispositifs sociaux chaque jour plus surveillés et sécurisés, que l’échange qui est la base de la vie, ne s’accomplisse plus entre humains et environnement naturel,mais entre humains parqués et le monitoring social, rien de cela ne devrait déranger outre mesure les mutants que nous sommes. Pour prolonger la plaidoirie progressiste reste encore à reconnaître que les techniques apportent tout une série d’émancipations dont la plus manifeste est la prise de distance des hommes par rapport à l’ancienne domination de la nature et aux superstitions qui accompagnaient cet état ancestral de notre entente avec le monde. Si ces émancipations incarnent la grandeur de la culture occidentale, il faut bien remarquer qu’elles ne font qu’accompagner l’aliénation de l’ordre biologique à l’ordre social et l’enfermement du vivant dans un dispositif de contrôle de tout ce qui existe. Ainsi par exemple, dans la deuxième moitié du XXe siècle l’émancipation des femmes de la domination masculine a coïncidé (et ce n’est pas fortuit) avec la multiplication des dispositifs techniques aliénants. Ce qui ébranle le discours apologétique du progrès est d’abord le fait que le processus de l’évolution se soit imposé de façon indépendante de la volonté humaine. Même si bien entendu certains humains sont enchantés du progrès social, il est évident que la question ne s’est démocratiquement jamais posée de savoir s’il était souhaité. Il était une condition de l’évolution sociale, et on ne pouvait chercher qu’à se sentir heureux de ses effets positifs. On entendra encore, quoi que de plus en plus faiblement, que, tout de même des décideurs décident et que donc des humains investis de la responsabilité politique ont avalisé ce qui est advenu. Cet argument paraît aujourd’hui presque grotesque : les décideurs en place n’ont été promus que parce qu’ils avaient accepté par avance les extravagantes exigences du développement technique, c’est-à-dire qu’ils n’ont jamais rien décidé d’autre que de laisser faire les forces de la domination. Ce qui devrait finir de ruiner l’idée de progrès aux yeux des humains, c’est que celui-ci les a rendu obsolètes. L’humain est comme on l’a dit cet être plastique qui s’est prêté à toutes les transformations, agent d’une évolution qui le détruit à mesure qu’elle le construit. Instrument donc, mais aussi victime de l’évolution. Une victime qui est désormais largement concurrencée dans la production et l’utilisation des dispositifs innovants. C’est pour cela que la conception et l’usage de ce qui se fabrique, se trouvent chaque jour davantage transférés à des machines auto-programmables. Et la perspective d’un monde débarrassé de cet encombrant parasite est désormais envisagée. Le contexte historique extraordinaire dans lequel nous nous trouvons est donc celui de la fracture sociale ; non pas une fracture sociale telle qu’en parlait autrefois le Président d’une République en voie de privatisation, pour désigner ce qui séparait les serviteurs zélés de l’évolution de ceux qui, faute d’avoir pu ou voulu suivre le rythme, se trouvaient rejetés en queue de peloton dans les banlieues ; il s’agit ici de la fracture qui sépare les machines et institutions sociales – qui forment désormais la partie influente du corps social et en maîtrisent le développement en fonction de leurs intérêts propres –, et d’autre part les humains qui se trouvent enfermés dans ce dispositif toujours plus contrôlé.

     Toute notre actualité nous dit en permanence que la société n’est plus une société humaine, qu’elle est prête à engendrer un avenir dans lequel toute la vie sera artificialisée en fonction des objectifs des institutions qui la dominent. Tout se passe comme si l’évolution du vivant était tombée dans un piège ; l’animal le mieux doté cérébralement a enclenché un processus ouvrant la voie à une vie artificielle qui détermine les modalités de la poursuite de l’évolution. 1 Titre emprunté à l’ouvrage de Gérard Nissim Amzallag (CNRS Editions), dans lequel l’auteur analyse la nature et les modalités opératoires de l’industrie des sciences et techniques. 2 Concept développé par Michel Tibon-Cornillot __ Ainsi sommes-nous tous amenés à participer activement et le plus efficacement possible à l’éradication du vivant, faute de nous voir toujours plus rapidement exclu du jeu social. Cet assujettissement de l’individu à l’élaboration d’un dispositif social destructeur et dominateur, s’opère par la vertu d’un mécanisme partout à l’oeuvre. Ce mécanisme (baptisé le bonus du négatif) s’explique sommairement par le fait qu’il est improbable que les humains décident partout ensemble d’arrêter de collaborer au pillage, même si celui-ci ne fait que ruiner le monde qu’ils habitent (et ceux qui ne pillent pas prennent du retard). L’introduction du politique qui visait sans doute à prémunir les sociétés humaines de ce phénomène, n’a fait historiquement que le projeter avec plus de force en dehors des frontières de l’espace social, jusqu’au point où il existe désormais globalement partout. Et tandis par exemple, qu’une génération participe à la spéculation foncière pour se loger, il sera devenu pratiquement impossible à la génération suivante de disposer d’un espace de vie. Se débattre sans perspective de délivrance dans ce piège ne fait que nous y enfoncer un peu plus. C’est sans doute ce que veulent dire certains radicaux lorsqu’ils critiquent les gauchistes, les citoyennistes, les alter mondialistes et la plupart des groupes ou des individus qui tentent avec plus ou moins de perspicacité de résister à ce qui se passe. C’est peut-être aussi ce que pensent intuitivement beaucoup qui ont décidé de ne rien faire, pas même de penser. De fait, la période présente est encore de celle où l’on doit sous peine de sombrer dans le désarroi ou l’inconscience, tout remettre en question. Si la situation présente engendre un ressentiment peut-être voisin de ce qu’ont pu ressentir les peuples vaincus quand ils ont dû renoncer à leur culture pour épouser celle de leurs nouveaux maîtres (des Gaulois aux Papous en passant par les Indiens des Amériques), la situation est désormais particulière en cela que cette fois-ci, ce sont les ultimes vainqueurs humains de l’histoire – disons les technomarchands occidentalisés – qui éprouvent le sentiment de leur propre fin, et que les nouveaux maîtres, quand on leur cherche quelques apparences familières, présentent les traits de robots et dispositifs machinaux. Or, ce qui caractérisait jusqu’à présent les survivants (je nomme par là ceux qui les premiers cherchent avez empressement à obtempérer à ce qu’ils pensent être la voie de l’évolution), c’est qu’ils pouvaient s’accommoder des exigences de la modernité en adoptant une idéologie émancipatrice qui semblait encore humainement raisonnable. Ce n’est plus le cas aujourd’hui ; que ce soit le surnaturel, le divin, l’économique, l’humanisme, le rationalisme, le socialisme, toutes les idéologies se trouvent discréditées. Ce à quoi il est nécessaire d’adhérer pour prospérer défie aujourd’hui la raison humaine y compris l’esprit de la méthode scientifique, et il est clair que si nous devions poursuivre dans cette voie il nous faudrait nous défaire de notre apparence d’humains. Rien ne fonctionne plus qui puisse être raisonnable en dehors de l’idée de se transformer en n’importe quoi, pourvu que ça marche. C’est pourquoi la nouvelle idéologie, l’idéologie néo-mutante, se propose précisément d’énoncer les raisons pour lesquelles nous devrions trouver judicieux de dépasser le stade d’humains. Puisque nous sommes déjà morts, profitons en ! (proverbe zapatiste)

     3) Le combat vital, à Grenoble et ailleurs ! Pour qu’une possibilité de renverser le cours des choses existe, il faudrait non seulement qu’il soit devenu flagrant pour la majorité des humains qu’il est préférable de déserter le système et vivre autrement en mobilisant leur énergie autour de projets de reconstruction, mais encore que cela intervienne partout simultanément. Et pour cela il faudrait surtout que ceux qui sont invités à s’intégrer au système technomarchand refusent d’y venir. Les multiples stratégies de résistance se heurtent à cette difficulté. Par exemple, le concept de décroissance qui repose sur un constat assez réaliste de notre situation écologique, paraît ignorer que la croissance n’est pas un choix d’évolution désiré ou organisé par les hommes mais une obligation imposée par les exigences de domination des sociétés les plus influentes dans la colonisation rationnelle du monde vivant. Comment les promoteurs de ce concept peuvent-ils imaginer que la société où ils se trouvent, acceptera un redoutable affaiblissement de sa puissance au moment même où un milliard d’individus expérimentent une croissance hallucinante et de ce fait pourront bientôt (eux ou ceux qui travailleront avec eux) prendre possession des terres des décroissants encore plus facilement que l’Occident colonisa le monde. Les forces susceptibles de refouler la machinisation du vivant, on ne saurait donc les rechercher au sein des populations qui ont accepté, bon gré mal gré, de produire ce monde. C’est essentiellement parmi ce qui subsiste encore hors de la sphère technomarchande ou dans ce qui n’y a pas encore poussé, qu’il convient de rechercher ce qui pourrait donner force à un mouvement. C’est donc avec les populations du sud (pour autant qu’on ne se fasse pas trop d’illusion sur leur capacité à rester insensible à la propagande marchande) et éventuellement avec les nouvelles générations du nord (celles qui ne sont pas encore sorties du système scolaire pour prendre poste) qu’il faut compter. Dans nos pays, il n’est pas impossible de croire que le lieu d’où pourra s’organiser une résistance massive et significative à ce qui arrive, est le Lycée. Maintenir une communauté humaine dans laquelle les enfants ne soient pas admis à la cantine après l’accord d’un dispositif biométrique qui donne accès à des plateaux repas atomisés, ne peut résulter que d’un puissant désir et d’une réflexion des lycéens. C’est à une génération en devenir qu’échoue l’espoir de se préparer à vivre dignement plutôt qu’à postuler à un poste d’agent social. Leurs aînés impliqués de manière dispersée dans ce même combat ne pourront que leur prêter main forte et si besoin leur transmettre quelques avertissements. http://pmo.erreur404.org/Actualite_du_combat_vital.pdf ° !!! La nanotechnologie vue sous l'angle militaire

LE FRELON NANOTECHNOLOGIQUE !

http://www.generation-nt.com/actualites/21141/nanotechnologie-frelon-bionique-israel-militaire

Le "frelon bionique" , capable de suivre, photographier et tuer les cibles qui lui seraient assignées. Waaah ! Sympa le «progrès» ! Nous pourrons bientôt être supprimés «à la carte» et en toute discrétion ! Autres réjouissances sur l'article... D'autres articles sur : stoppuce.be


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