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La transformation de la conscience*

Irène B.

   Alena dit plus haut je cite "Le chercheur spirituel est obstiné car il veut apprendre, comprendre, évoluer, s'élever, se perfectionner,..... Au fur et à mesure de sa progression, il voit les autres qui stagnent dans leur ignorance, qui y croupissent même et rejettent leurs maux sur la faute à pas de chance, les autres, la société, la politique, que sais-je encore... il voudrait tant qu'ils cherchent à s'élever aussi, à transformer leur conscience, à chasser de leur esprit l'avidité et l'aversion qui sous-tendent leurs agissements... "

   Oui je comprends parfaitement cela puisque moi-même ai entrepris cette démarche, et encore je me demande si je n'avance pas à reculons en ce moment puisque tout finit par m'indifférer. fleurSeulement je voulais dire qu'en ce qui me concerne, si je vois les autres "croupir dans leur ignorance", cela ne me gêne pas.... je me dis simplement qu'ils ont encore du chemin à faire (ou bien même qu'ils ont sans doute raison et moi j'ai tort) et je ne cherche pas à intervenir auprès d'eux en quoi que ce soit. Bien sûr je réagis par rapport aux événements, à l'actualité, je donne mon opinion haut et fort sans crainte de blesser les susceptibilités....

   Le Monde n'a pas vraiment changé mais c'est, je crois, la transformation de la conscience qui change notre regard sur lui. C'est aussi une chance inouïe que de prendre conscience de l'ignorance fondamentale ( rien à voir avec le savoir ou la culture...)

   A ce propos, je pense que c'est le regard que nous avons du monde, qui le fait changer. A titre d'exemple, je sais qu'une personne est mal intentionnée à mon égard, je me dis que je vais me montrer désagréable avec elle comme elle l'est avec moi.... la situation n'évoluera jamais entre elle et moi puisqu'il y a une espèce de blocage. Si bien au contraire, je l'accepte avec ses défauts et que je la considère comme n'importe quelle personne que j'estime, là je change mon regard sur elle en quelque sorte, et son attitude sera différente... à grande échelle c'est pareil.... je vois le monde comme une perfection, je trouve que les gens de la planète ont beaucoup évolué, tout ce qui s'y passe fait partie de l'ordre des choses, de ce que les hommes ont décidé et non une entité supérieure sur qui on a tendance à rejeter la faute !
   Peut-être hors sujet mais c'était ma pensée du jour : une vie ne vaut rien, mais toutes les vies "ensemble".....

Philippe D.

   Nous avons tous été, et nous sommes peut-être toujours des idéalistes enflammés, prêts à couper à la hache ce qui en va pas, prêt à mitrailler à l'arme critique tout ce qui n'est pas conforme à nos vues. Ce qui nous rend cruels et souvent méprisants. Il y a deux éléments qui ne tiennent ensemble que dans l'Eveil et sont totalement contradictoires dans l'ignorance. La révolte de l'intelligence et la suprême indifférence pour les valeurs de l'ignorance. La révolte de l'intelligence, c'est le feu de la lucidité qui voit le faux là où il se trouve, toute l'horreur du monde et la démence d'une société égarée. La suprême indifférence, c'est cet état dans lequel nous sommes comme la feuille lavée par l'eau de pluie et sur laquelle la poussière n'accroche pas. Quand on a réellement vu la bêtise graveleuse de certaines émissions de télévision, il y a comme un décollement. Comme une feuille d'arbre qui tombe. Le tronc reste, il lâche les feuilles. Cela a cessé de m'intéresser, cela m'est suprêmement indifférent sans que je n'ai plus rien à faire, sans que cela procède d'une volonté explicite. Cette indifférence a une haute valeur. Elle n'est aucunement un mépris condescendant, mais la forme naturelle du détachement. Ce n'est pas du tout un effort idéaliste qui, hypocritement lorgnerait en fait sur ce qu'il critique.

   Vouloir intervenir dans la conscience d'autrui, c'est manipuler, c'est une intention stérile, car un changement de la conscience vient librement de l'intérieur. Nous ne pouvons que proposer, proposer une aide, sans plus, sans jamais forcer qui que ce soit. Que celui qui est dans son trou sombre et veut y rester, y reste, si tel est sa volonté ! Dans le domaine de la conscience je ne peux rien pour lui, rien, vraiment rien : je ne peux pas penser, comprendre, aimer, vouloir, décider à sa place. Mais la magie, c'est que parfois une étincelle, une luciole s'allume et que l'espace d'un instant une fenêtre est ouverte où la communication s'établit d'âme à âme, d'intelligence à intelligence. C'est joyeux, l'ombre s'efface. C'est une ouverture, c'est une fissure dans la carapace personnelle. Le processus suivra son cours. Je ne suis pas pressé. Le monde est exactement à sa place, à sa place exacte, il est, il est complet, il est parfait dans ce qu'il est, dans son imperfection même. Chaque être humain vit ce qu'il a à vivre, ses galères, ses expériences limites, ses fuites, ses peurs, ses souffrances. peut-être qu'à un moment il adviendra que tel homme s'éveillera et abandonnera la nécessité de la galère, des expériences limites, les fuites, les peurs, les souffrance. Mais cela ne peut jamais être provoqué. Il y a des être humains qui suivent une nécessité intérieure qui les portent à s'enfoncer dans le malheur, qui suivent un rail mental jusqu'à la démence. Je n'ai pas à en juger. C'est ainsi. Cela est. C'est tout à fait pathétique, mais c'est cela l'expérience humaine et l'incarnation.

Josiane L.

   Bonjour à tout le monde. La spiritualité me passionne plus que la philosophie, bien qu'elles soient, j'en suis consciente, indissociables. Sommes nous dissocié de la conscience ? Bien que fortement interpellée par elle... nous ne lui sommes pas assujetti et c'est la notre liberté d'action ou liberté de choix.

Serge C.

   Qu'est-ce que je suis en dehors de la conscience? Mais dans la vigilance, je suis conscience. Il faut être attentif, ce terme a couramment deux sens. Il y a la conscience morale, - c'est le sens implicite dans votre question - la conscience morale, c'est la bonne et la mauvaise conscience ; il y a la conscience psychologique qui signifie seulement vécu conscient, expérience consciente, Présence. Sur ce forum, quand nous parlons de conscience, c'est surtout dans le second sens. Ce qui est en cause ici, c'est la possibilité de transformer la condition trop limitée de la vigilance dans un éveil plus élevé. J'aurais bien du mal, dans la vigilance quotidienne à me "dissocier" de la conscience, je vis dedans ! La conscience et le vécu ne sont qu'une seule et même chose.

   Par contre, que l'ego puisse se dissocier de la voix intérieure de sa conscience a plus de sens. Mais je ne pense pas qu'il faille s'en glorifier. Qu'est-ce que vous cherchez dans ce privilège de pouvoir ne pas écouter votre conscience morale? Vous voulez pouvoir sortir d'un magasin de luxe, gaie et légère, passer dans la rue devant quelqu'un qui crève de faim sans rien ressentir? Vous voulez vous libérer de toutes les obligations morales pour être "libre" ? Pour faire quoi? Pour faire n'importe quoi? Pour être complètement écervelée et insensible? Est-ce que c'est cela que vous appelez votre liberté? La liberté dissociée de la conscience morale? Je ne sais pas si vous avez vu Chaos de Colline Serreau. Au début, le couple du film est dans sa voiture le soir et leur tombe dessus une femme qui vient de se faire passer à tabac par des mac, une prostituée (jouée magnifiquement par Rachida Brakni). Le mari lui ne pense qu'à une chose : aller laver la voiture, pour enlever le sang du pare-brise ! Voilà quelqu'un qui est bien "dissocié" de sa conscience morale ! Il a une liberté oui ! Une liberté de choix. Et qu'est-ce qu'il en fait de sa liberté? Vous voulez revendiquer cette liberté de n'être pas assujetti à votre conscience morale? Et c'est le fait de ne pas être assujetti à votre conscience morale que vous appelez liberté? Et bien c'est cette liberté là qui fait de notre monde un Chaos ! C'est en revendiquant cette liberté que les êtres humains deviennent stupides, irresponsables et cruels. C'est avec l'ivresse de cette liberté que l'on balance négligemment un mégot dans une forêt, pour déclancher un incendie. Un homme sans conscience morale, c'est très dangereux. 

Josiane L

   Oui, c'est cette liberté qui fait le monde sans conscience, cette même liberté peux vous servir dans le bien, pour une conscience plus haute, qui vous élève, vous débarrasse de l'ego afin que naisse enfin l'amour.

suite

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