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La transformation de la conscience

Éric T.

Le moi se confond-t-il avec ses représentations?

Serge C.

Pourriez-vous, s'il vous plaît être plus explicite? Ce n'est pas le lieu ici de poser des questions sur un sujet de dissertation, mais plutôt de mettre en commun notre compréhension. Votre question a de l'importance, mais à vous de l'étayer d'abord. A partir de quoi posez-vous cette question? Pourquoi cette question a-t-elle une importance pour vous. La posez-vous sincèrement?

Jean-Louis D.

Les questions sont souvent plus intéressantes que les réponses quand elles obligent le questionneur à être créatif, à opérer une synthèse préalable pour donner un contexte, un arrière-plan à la question. Ensuite, celui qui répond doit tâcher d'être en communication profonde avec le questionneur ce qui l'oblige à sortir de son propre univers conceptuel. Cependant la question d'Eric est lapidaire.
Nous sommes libres de la comprendre à notre manière. Elle résonne en moi de la façon suivante.
Je pense aux images de soi. A l'identification. On a beau faire, dès que l'on donne une certaine pérennité à une idée, une action, une décision, dès que l'on entreprend quelque chose, qu'on le conçoit dans la durée, une certaine image de soi se forme en nous, involontairement, spontanément, qui correspond à cette activité. la justifie
On s'identifie à elle..
Le moi se constitue dans la durée grâce à l' image. Ce ne serait pas grave si cette image ne se mettait pas à agir sur nous, à exercer une certaine contrainte. Contrainte, division, conflit... Mourir à chaque instant à soi-même n'est pas donné à tout le monde. Il reste la solution de sauter par-dessus cette belle image qui satisfait si bien le moi et de retrouver ce qui se trame dans l'inconscient.
N'est-ce pas cela être créatif ?
Bonjour Eric

Philippe D.

Il est assez difficile de faire une différence entre le moi et ce qu'il pense de lui-même, de ses représentations. Le moi est parfaitement incapable de saisir une telle nuance, car ce serait renoncer immédiatement son identité.

La représentation de soi est l'image de soi. Je me représente comme un étudiant en lettre, ou un champion de golf, un passionné de jeu vidéo etc. J'ai tendance à me situer par rapport à l'image, c'est à dire ce pour quoi je me prends. L'image me donne une certaine valeur, dans une compétence, ou bien dans la reconnaissance sociale qui l'accompagne. Cela me rassure de me sentir identifié comme untel ou untel. Et d'une certaine façon, je jouerai facilement ce personnage. Mais la question revient : suis-je cela? Suis-je une image? La poser me met immédiatement à distance : non, c'est stupide, je ne suis pas cela. Ce n'est qu'un personnage que je me donne. Mais le plus curieux en l'affaire, c'est qu'effectivement l'image joue un rôle très actif. Si l'identification que j'ai avec l'image est affectée, par une remarque blessante, je vais me défendre, comme si c'était bien moi qui était attaqué... dans mon amour-propre. Cela montre bien que je me suis identifié à l'image. Je ne sais pas ce que je suis, je suis seulement identifié à une forme qui me donne une consistance dans la durée. Et si je n'entretenais pas d'image? Si je laissais l'image, comme la pelure d'une orange dans la poubelle? Cette possibilité inquiète. Elle dit que je pourrais oser m'aventurer dans le dénuement le plus complet. Sans entretenir la formation de l'ego. Mais c'est peut être cela la liberté?

Il n'y a rien à savoir sur ce que je suis. Ce que je suis, n'est contenu dans aucune image. Je suis supporte toutes les images, mais n'est jamais contenu dans les images.

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