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La transformation de la conscience

Jérôme R.

       Bonjour
Ce que Philippe D. écrit p 46 ou 47 à propos de la lucidité est magnifique (" c'est un voir. c'est ce qui est déjà là, une flamblée (...). l'amour de ce petit homme"). Dès lors que cette lucidité est l'espace dans quoi toute chose -y compris ce que nous appelons "moi", "le corps", "le monde" - apparaît et se résorbe; comment maintenir et entretenir une activité pensante du type de la philosophie ( telle qu'elle est enseignée et représentée en France dans les classes terminales et les universités)? N'est-ce pas une activité qui entretient l'illusion d'un penseur? les "problèmes philosophiques" que l'on  se plaît à agiter en cours ou en amphi en faisant croire qu'ils sont à la fois essentiels et insolubles pour la plus part ont-ils encore encore une quelconque consistance? Bref, conjoindre "philosophie" et "spiritualité" (au sens radical cf. la définition de la "lucidité" donnée par Philippe D.) a
t-il un sens? Merci .

Serge C.

       Voilà qui est clair et précis et va directement au coeur du problème. Le problème d'une relation difficile à formuler entre philosophie est spiritualité n'existe que dans le présupposé d'une dualité inconciliable philosophie/spiritualité. Cela signifie que dès le départ nous présupposons que la philosophie est étrangère à la spiritualité et la spiritualité étrangère à la philosophie et qu'il est problématique de les réunir. C'est typiquement un problème du mental. Un problème qui n'existe que par le mental et pour le mental. Un problème qui s'évanouit tout de suite si nous partons non du mental, mais de l'intelligence de ce qui est. La lucidité ne chasse pas la philosophie, elle reconduit par une voie directe à cela même qu'elle tente de comprendre, elle nous permet de voir au lieu seulement de penser. Mais, d'un autre côté, la spiritualité n'est pas sotte et dépourvue d'intelligence, ni de philosophie, bien au contraire. La lucidité développe très hautement l'intelligence et reconduit immédiatement au coeur de la connaissance métaphysique. Ce qui nous intéresse sur ce site, ce ne sont pas les jeux du mental spéculatif. C'est la connaissance. Et la connaissance possède un pouvoir d'organisation, d'éclairement, de purification du mental. C'est vrai que la compréhension même de la conscience fait apparaître l'illusion de l'ego-penseur. Si donc la rencontre de la spiritualité prend ici tout son sens, c'est dans ce qui peut se produire après. Un manière radicalement nouvelle de cerner l'activité philosophique.

       Maintenant, il est parfaitement exact que la pratique scolaire et universitaire de la philosophie ne rend pas pleinement justice à son essence. Elle reste confinée pour l'essentiel dans le champ du mental et va rarement au-delà. La percée de l'expérience de l'Être est pourtant bel et bien présente dans beaucoup d'oeuvres de haute valeur. Mais il semble qu'il y ait malheureusement une sorte de dégradation dans le commentarisme due à l'institution. Cette misère de fait ne dit rien de sérieux sur l'essence de la philosophie, dont le mot lui-même est le dévoilement d'un projet extraordinaire : amour de la sagesse. Bref, de notre point de vue, la philosophie commence avec la rencontre de la spiritualité.

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