page 1, 2, 34, 5, 67, 8, 9, 11, 12, 1314, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 25, 26, 27, 28,29, 30, 31, 3233, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 4445, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, page 63, 64,


La transformation de la conscience


Olivier R.

      Je voudrais juste partager une petite idée qui m'est venue hier, suite à la lecture des leçons sur la mort (savoir vivre savoir mourir / les représentations de la mort). J'ai beaucoup aimée l'expression de ce que la peur de la mort n'a de sens que par la puissance de l'attachement à la vie. Il m'est venue l'idée que la méditation nous rappelle aussi que nous aimons vivre, au delà de toute expérience du vécu. Ce que je veux dire, c'est qu'avec la confrontation à la mort (tsunami, et divers décès touchant des connaissances), j'ai été amené à me questionner sur "pourquoi la mort serait triste ?".

       J'ai toujours considéré, depuis tout petit, la mort comme un fait "normal", et sans éprouver de tristesse particulière à cette idée. Mais j'ai aussi expérimenté la tristesse des enterrements, où la tension est palpable, où les vivants pleurent, où j'ai pleuré aussi. Confronté à quoi ? pourquoi les pleurs ? La lecture des leçons est venue m'éclairer à l'endroit qui demandait à s'exprimer : on pleure sur l'arrêt de la vie. Parce que nous aimons vivre. Imaginez un instant la joie que cette révélation procure. "J'aime vivre". "J'aime être". Une illumination à mon coeur.

      J'ai dit tout à l'heure à ma compagne, parce que cela se formait dans ma bouche : "c'est cela que la méditation nous apprends : que nous aimons vivre, et que c'est indépendant de ce qui nous arrive". Regardez tous les héros des grandes sagas, contes, films. Ils luttent pour vivre, avec passion, dans des situations dramatiques, il y a la violence, il y a la haine, la colère, le dégoût, la peur, les amours, mille expériences en concentré dans ces histoires.

     Les héros le sont malgré eux, mais ils le sont parce qu'ils aiment vivre et qu'ils aiment la vie, et qu'ils agissent en conséquence : les pires des maux s'abattent sur eux et ils ne renoncent pas à ce lien intime qui les relie au coeur de leur nature de vivant. Jamais ils ne renoncent à eux mêmes, et quand le désespoir les prends, il n'est qu'un prétexte au repos du guerrier fatigué. Le héros se rappelle toujours qu'il aime la vie, même quand l'expérience qu'il fait pourrait sembler insupportable. Regardez aussi ce qu'on appelle "briser quelqu'un" : dans les livres cela est souvent raconté comme la rencontre d'un tortionnaire et d'un torturé. Le tortionnaire souhaite briser le torturé : lui faire lacher l'amour de la vie : lui faire supplier "tuez moi", l'amener au point où il ferait n'importe quoi pour que la souffrance s'arrête. Le "héros" archétypique lui, ne peut être brisée de cette façon. Il mourra, sans renoncer à vivre.

     Je pense que la méditation nous enseigne, par la pratique, à rencontrer ce lien qui peut nous faire dire "J'aime être". A le rencontrer de façon "pure", c'est à dire indépendamment de l'expérience vécue : se rendre compte qu'au delà des tracas de la vie (le vivant souffre), ce qui fait que je vis, ce qui m'anime, c'est que j'aime, j'aime le simple fait "d'être". Nous faire comprendre, que ce qui vit "aime vivre", d'une façon ou d'une autre. Ce qui n'aime pas vivre, meurt. Et pour conclure, j'ai bien envie de dire que le bonheur, c'est d'être conscient qu'on aime vivre.


Youspie A.

       J'aimerais faire réagir les internautes sur la question "faut-il être sérieux" étant donné que cela a un rapport avec la conscience propre de chaque personne. Et pour compléter l'article page 63 : je vois plutôt la peur de la mort comme purement inutile, car étant donné que la souffrance vient d'une conscience pleine de soi et de son corps, et que la mort est l'arrêt total de toute conscience et de toute sensation, nous ne pouvons en souffrir. Avoir peur de
mourir car l'on considère la mort comme la fin de notre vie et donc comme la fin de notre conscience d'être et donc de notre bonheur (la je rejoins l'idée d'Olivier) est tout aussi injustifiée car la plénitude de soi vient justement
du fait que l'on pense a son aspect déterminé dans le temps. Si nous étions immortels, nos plaisirs répétitifs ne seraient qu'ennui et nos désirs n'auront pas d'impatiente propre et donc pas de goût. Par exemple, nous n'allons, en général, que très rarement aux monuments de notre ville, car, de manière spontanée, nous savons pertinemment qu'ils ne s'envoleront pas et que la nécessité de prendre plaisir a les visiter ne presse pas. Par contre, il suffit d'un voyage proche ou lointain pour vouloir tout visiter et prendre plaisir dans chacune des démarches entreprises dans nos visites car notre voyage est comprit dans une période limitée dans le temps.  La mort est de ce fait le générateur de notre plaisir de vivre, et la cause principale de notre conscience d'être, car elle représente la fin de notre plénitude. L'angoisse de la mort est dans ce cas paradoxale est inutile.

 

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