1, 2, 34, 5, 67, 8, page 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 26, 27, 28, 29, 30, 31 32, 33, 34, 35, 36, 37, 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53, 54, 55, 56, 57, 58, 59, 60, 61, 62, 63, 64, 65,... liste des pages


La transformation de la conscience

Irène .B

   Ok pour la répétition du modèle comme vous dites, mais en ce qui me concerne, je sens que je dois répéter l'expérience, ou bien je suis attirée ou j'attire le même genre d'expérience ; cependant cette répétition d'expériences m'apporte un enseignement différent à chaque fois. Il me semble que pour "progresser" , c'est moi qui ai effectué ce choix car je me rends compte que bien souvent rien ne m'a été imposé mais j'ai "choisi" et c'est une évidence de plus en plus marquée chaque jour.
   Il me semble aussi que j'ai décidé d'expérimenter les "contraires", je m'explique et j'espère que vous comprendrez dans tout ce fatras d'idées... De femme indépendante, anticonformiste, ne supportant aucune contrainte... j'ai essayé de rentrer dans le moule d'une personne discrète, réservée, posée, soumise et à force de vouloir entrer dans ce moule, il est devenu une seconde nature pour moi, je suis devenue les deux ; je peux me montrer autoritaire, avec un esprit étriqué, exigeante, sûre de moi, hardi et parfois je suis timide, coincée et perds totalement confiance en moi et la peur s'installe.... la peur de moi ?

Philippe D.

   La répétition du modèle veut être attirer sans cesse sur soi des expériences qui  entrent en écho avec ce que je porte en moi. Le besoin d'expérimenter des contrastes en fait partie.

   Mais pourquoi se casser la tête à se soucier de l'image du moi ? Quelle importance y a-t-il à se montre comme autoritaire, indépendante etc. C'est comme si tu passais ton temps à exprimer des réactions, puis à se demander ensuite à quelle image cela renvoie. Et qui dit que le Soi correspondent à une image? Il faut arrêter cet auto-examen constant, cette division entretenue, cette comparaison avec une image du moi que l'on estime devoir donner, que l'on ne devrait pas Gavarniedonner, que l'on est forcé de donner etc. Cette idée de "moule" est une manière spécieuse de donner une réalité à l'image du moi. Tout cela est un discours d'illusion. Il n'y a pas deux "moi", l'un acceptable, l'autre rebelle. Il n'y a que moi et les potentialités infinies de la conscience. La femme indépendante, la femme réservée etc. tout cela est à mettre au panier des images du moi. Dès l'instant où j'introduis dans une relation une image de l'autre, (c'est un flic, un homosexuel un ceci ou cela), je me coupe de la personne, je perds toute spontanéité et je me comporte seulement par rapport à l'image, et non en voyant en face un être humain. Cela fonctionne exactement de la même manière vis-à-vis du soi. Toute les images sont à détruite, toutes les images voilent et enferment dans une définition. J'ai à chaque instant le droit d'être différent, de ne pas correspondra à une image que je me suis forgé. Vivre sans aucune image, c'est être réellement libre.

Irène B.

   Je me dis que ma véritable nature "reprend le dessus" et c'est celle ci en fait, et moi toute ma vie je n'ai fait que la masquer, la masquer pourquoi ? par crainte des autres, toujours les autres et leur regard, pour cacher "ma médiocrité".... j'ai cherché des années durant un sens à cette dualité permanente, mal vécue certes car je la vis comme une séparation de Moi, mais une séparation dont les éléments se complètent.


Philippe D.

   Voilà qui tend à montrer que quand on pose une question, la réponse n'est pas loin, la réponse se trouve dans la question elle-même. La dualité ici est une fiction inventée par le mental. La séparation est produite par le mental qui se divise en deux en observateur et observé en pratiquant une coupure à la hache entre les deux, une séparation. Celui qui juge "t'est pas à la hauteur de ce que tu devrais être", "tu a réagi comme une idiote", tu ne devrais pas être fière de toi" etc. est le même que celui qui est jugé, le pauvre petit moi mis à l'index. Je suis  c'est tout. Cela ne se mesure pas, c'est une manifestation unique, incomparable, vivante. Mais cette conscience commence à souffrir sans l'action du jugement et du jugement porté sur soi. Est-ce que ce ne serait pas une bonne expérience que d'arrêter de juger? J'arrête de juger, de condamner ou l'inverse de louer, d'idolâtrer qui que ce soi y compris moi. Je regarde la Vie comme une manifestation continue, diverse, très variée où tout est neuf et incomparable.

Irène B.

   Je n'essaie pas non de montrer un personnage plaisant et aimant ; je ne pense pas avoir cherché à plaire ni à me faire aimer, cela m'amuse quand je vois qu'on a une opinion erronée de moi et j'aime bien cultiver cette opinion parfois et parfois cela me dérange et je me demande pourquoi ces gens ne font pas l'effort de me voir telle que je suis, pourquoi se fient ils aux apparences..... et puis maintenant j'ai vite réglé le problème, je me dis qu'ils m'envoient l'image de ce qu'ils sont. Je l'ai vérifié encore hier : quelqu'un m'a traité d'égoïste, alors là j'ai franchement ri ! une personne qui culpabilise et qui me renvoie cette image là. Bizarre, en ce moment je rencontre plein de gens comme ça, qui me crachent à la figure ce qu'ils sont...

   Vous savez je ne culpabilise sur plus rien maintenant, peut-être qu'enfin j'ai "posé les valises" comme vous dites, maintenant je me sens bien comme "en sécurité" et libre.... voilà la réponse que je donnerai si on me posait la question : "qui êtes vous" "une femme libre" pourquoi parce que j'ai "choisi" aussi de vivre libre ! disons que je prends l'initiative pleine de mes choix et qui prétend m'aimer n'a qu'à les respecter.
Je suis peut-être hors sujet encore une fois... mais vos remarques sont pertinentes.

Philippe D.

   Il suffit de lire attentivement ce qui précède  pour voir à quel point l'obsession de l'image du moi est présente. Il faut être radical et sans compromis. Ce que vous êtes ne s'enferme dans aucune définition, y compris la définition de la femme libre, ce qui est encore une définition limitée... et encore une image du moi! Vous être Conscience, votre vraie nature, si justement elle est libre, est libre de toutes forme. Alors si justement vous prétendez être libre, ayez le culot de nier toute définition. vous ne pouvez pas définir ce que vous êtes, vous ne pouvez définir que ce que vous n'êtes pas. Toute cette histoire d'image de moi, ce ne sont que des complications du mental. et dire que vous exigez des autres qu'ils vous renvoie l'image que vous souhaitez leur donner - au nom de vos choix ! "qui prétend m'aimer" ! Cruel. C'est aussi ouvrir la porte à tellement de déceptions. Personne n'est là pour vous confirmer dans l'idée que vous vous faîtes de vous-même - qui est toujours une illusion entretenue. Celui qui vous aime vraiment ne voient pas le trafic de l'image, il voit une personne aimable, qui mérite d'être aimée pour ce qu'elle est, pas pour ce qu'elle devrait être, ni pour ce qu'elle voudrait être, et encore moins pour ce qu'elle voudrait paraître être etc. Un être humain est touchant dans sa fragilité, sans son absence de présomption et la personne ne se rencontre que dans la simplicité... ce qui veut dire en l'absence complète de toute image. C'est un peu comme revenir à l'enfant qui était spontané, qui se moquait éperdument de toutes les comparaisons, parce qu'il était spontané. Vous vous êtes appliqué à tuer votre spontanéité par la comparaison, donc par le jugement. Certains d'entre nous y parviennent. Cela s'appelle prendre la pose, la pose de la bonne ménagère, la pose du business man prospère, de l'artiste etc. Mais prendre une pose tue la spontanéité et la spontanéité est la Vie.

Irène B.

   J'ai essayé d'appliquer ce que vous m'avez conseillé : me positionner en spectateur des événements, eh bien je trouve que tout est plus facile et je me pose moins de questions et je me remets moins en question aussi, je me sens comme "déchargée" de quelque chose.... tout va tellement mieux ! je crois parce que j'ai changé aussi le regard que j'ai sur moi

suite

 philosophie.spiritualite@gmail.com page indexée.