Philosophie et spiritualité

Marc Lévi Et si c'était vrai

Chez Livre de poche

Genre : Roman
Thème : la mort

Dans le monde des intellectuel, tout ce qui touche aux NDE et marqué d'un tabou assez rigide. En France, c'est une honte que de s'y intéresser, ce n'est pas "sérieux". Tacitement, il est exclu que l'on puisse invoquer de manière positive l'irrationnel. C'est un peu comme si les NDE devaient se ranger dans le sac de tout le paranormal et de l'ésotérisme et être jeté à la poubelle de la pseudo-culture, la vrai culture (universitaire) se gardant bien de lui accorder une attention. Cependant, même si la question des NDE est écartée par une fin de non-recevoir, cela vaut au moins la peine de s'interroger sur la signification d'une telle expédience dans sons retentissement humain.

Ce livre a reçu de part le monde un accueil enthousiaste et ce n'est certainement pas pour rien Une telle audience, une telle publication dans tant de langues a un sens et il est important de lui accorder de l'intérêt. Le héros de l'histoire loue un appartement dont le précédent locataire est une jeune femme qui s'est tuée en voiture six mois auparavant. Un soir, dans un placard, il la voit et il communique avec elle. Elle lui raconte que son corps est à l'hôpital dans le coma et qu'elle a erré sans trouver personne avec qui communiquer. Commence alors une relation entre ce que nous nommerions un "fantôme" et un être humain de chair qui n'a qu'une particularité, celle d'avoir une capacité de perception subtile lui permettant de voir et de communiquer avec une âme désincarnée. Tout cela aurait pu donner un scénario de série télé. Il y en a en pagaille sur le sujet. L'originalité du livre de Marc Lévy, c'est qu'il n'en fait pas trop justement, qu'il reste très modeste sur un sujet où les dérapages ésotériques sont faciles. Lauren n'est pas le messie, elle n'est pas un ange donneur de leçon. C'est une âme égarée qui ne parvient pas à réintégrer son corps physique, la trame de l'histoire montrant comment Arthur va essayer de l'aider pour qu'elle revienne ici bas dans le monde des humains. En substance il est bien montré que le lieu de l'expérience de la vie qui compte, c'est celui de la présence ici-bas, de la richesse de la relation, de la richesse des sens. Donc pas d'apologie de la fuite hors du monde. Le problème des NDE est posé. Seulement posé. Avec sobriété. Pas résolu. Ce livre (bientôt un film?) est un point de départ d'une réflexion. Pas une analyse. Pas une thèse. Pas un message ésotérique. Je souhaite que ceux qui l'auront lu aille chercher ensuite une documentation sérieuse sur la question, par exemple, le collectif La mort transfigurée pour aller plus loin. J'adresse un franc remerciement à l'auteur pour l'humilité de son approche qui mérite l'interrogation.

Stéphane Lamée