Michael Crichton   La variété Andromède

Chez Robert, Laffont, traduction Gérald Messadié, 1969.

Genre : hard science, (science fiction fondée sur le prolongement d'hypothèses scientifiques).
thème : la connaissance du vivant.


     Pour rendre compte de l'origine de la vie sur terre, une hypothèse est parfois avancée parmi les biologistes, la théorie de la panspermie, selon laquelle, ce sont des bactéries venues de l'espace qui seraient tombées avec une météorite dans la soupe primitive, pour la féconder. Cette théorie permet d'éviter de dire que la vie a eu son origine sur terre, la soupe primitive n'était tout au plus qu'une sorte de milieu favorable. On peut donc se demander de but en blanc, " pourquoi voulez vous que la vie ait pris naissance sur terre ? " et prendre le contre-pied par exemple de l'interprétation biblique. Mais évidemment, cela ne fait que reculer le problème, puisqu'il faut se demander comment elle a pu naître ailleurs de la même façon. Tout ce que l'on sait, c'est que des bactéries élémentaires parviennent à survivre au milieu terriblement rigoureux de l'espace intergalactique.

   Dans le livre Crichton, c'est un satellite qui recueille dans l'atmosphère de la terre une bactérie mais qui est mortelle. Normalement, tous ce qui tombe sur terre est stérilisé par le feu, lors de la chute dans l'atmosphère. Une bactérie résistante venue de l'espace, qui résiderait dans la haute atmosphère ne serait pas stérilisée. Si un satellite était lancé pour glaner les particules présentes dans la haute atmosphère, il pourrait bien ramasser des bactéries hautement résistantes et aussi très dangereuses. Dans le livre un tel engin, après avoir accompli sa mission, tombe dans une petite bourgade isolée des U.S.A. malheureusement, ils ont l'idée d'ouvrir la boite. Tous les habitants meurent contaminés, seul un bébé et un vieillard survivent. Il faudra isoler la zone et tout faire pour éviter une propagation. L'enquête va évidemment consister, pour protéger les population à se demander quels sont les facteurs communs entre l'enfant et le vieillard pour savoir comment lutter contre ce fléau.

     L'histoire est un support pédagogique évident pour exposer l'état des connaissance en bactériologie de l'époque contemporaine et quelques hypothèses intéressantes. Il en a une notamment qui part de la capacité de résistance exceptionnelle de certaines bactéries. Comme dans le cinquième rêve de Patrice Van Eersel, l'importance des bactérie dans l'évolution est soulignée. Nous avons en effet tendance à ne voir l'évolution qu'au niveau des organismes les plus massifs et les plus complexes : les mammifères, les primates, mais elle a aussi certains de ses mécanismes dans des organismes bien plus petits et élémentaires, les bactéries. Nous vivons littéralement dans un bain de micro-organismes : l'air que nous respirons, l'eau que nous buvons, le fond de notre estomac et de nos intestins sont peuplés de bactéries avec lesquelles nous vivons en symbiose. C'est idiot de croire que nous pourrions nous en débarrasser (l'obsession de vouloir tout stériliser !) et qu'elles sont forcément toutes nocives. Seulement certaines sont dangereuses, et elles ne le sont que sur la base d'un certains terrain de l'organisme qui les héberge. De toute manière, un individu biologique est certes une unité, mais en même temps, il enveloppe un peuple d'individualités qui sont les cellules. Entre une cellule du corps et une bactérie qu'il héberge, la différence n'est pas si grande finalement. 

Serge Carfantan

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