(extrait de l'introduction du Volume I)
Souvenez-vous de ce qui s’est passé en 1990. Le 14
octobre devant une commission du Congrès américain,
une adolescente de 15 ans, Nayirah al-aba, livre un témoignage
glaçant sur des atrocités commises dans un hôpital koweïtien par les troupes
irakiennes de Saddam Hussein. Ils ont tiré sur les bébés dans les couveuses,
ils les ont pris et les ont laissés mourir sur le sol gelé. Les télévisions
du monde entier retransmettent ce discours, provoquant une vague
d'indignation au sein de l'opinion publique américaine et internationale. Le
17 janvier 1991, les forces internationales, sous la pression de
l'administration Bush déclenchent l'opération Tempête du désert. C'est la
1er Guerre du Golfe. 88.500 tonnes de bombes sont déversées sur l'Irak… Sauf
que…cette guerre a été déclenchée sur un mensonge. Le témoignage de Nayirah
est faux. La scène des couveuses n'a jamais existé. Monté de toute pièce par
des agences de communication commandités par les Etats-Unis et le Koweït.
Le 5 février 2003, devant le Conseil de sécurité de
l'ONU, Colin Powell ment dans une longue allocution sur les armes de
destruction massives (ADM) prétendument détenues par l'Irak, arguments qui
ont servi à justifier l'invasion du pays. Il a admis par la suite que cette
prestation était une « tache » indélébile sur sa réputation : « C'est une
tache parce que je suis celui qui a fait cette présentation au nom des
États-Unis devant le monde, et cela fera toujours partie de mon bilan ».
Mais l’effet médiatique des images de la guerre le moment était extrêmement
puissant. Partout retransmises sur toutes les télévisions, une vague de
sidération et d’horreur. Du matin au soir, les éclats des bombes, les raids
de l’aviation. Il fallait abattre un horrible tyran… Et on apprendra plus
tard que l’argument moral était une couverture. Le sous-sol de l’Irak est
riche. L’accès au pétrole brut irakien était bel et bien au coeur de la
décision britannique de s’engager aux côtés des États-Unis lors de
l’invasion de l’Irak en 2003. Shell et BP ne pouvaient pas se permettre de
ne pas avoir leur part dans l’Irak post-Saddam. L’enjeu était bien le
pétrole. Ce n’est plus désormais une spéculation « complotiste », c’est
prouvé.
Gardons cette image : la télévision donnant en boucle
du matin au soir des images de destruction, de bombe dans la nuit et le
public hagard devant le spectacle. Sidéré et en même temps trompé sur les
motivations réelles. L’hypnose de la peur et de l’horreur supportant une
propagande que le monde ne pouvait qu’accepter comme « nécessaire »… Un
narratif qui était une gigantesque imposture.
Cela ne vous rappelle rien ? Si vous gardez cet
épisode sordide en mémoire et que vous comprenez à quel point on s’est fait
avoir, vous êtes prévenu, vous savez que les gouvernements mentent, que
l’information qui est diffusée sur les écrans télé peut être massivement
fausse, surtout quand elle est portée par de l’émotionnel. Donc quand la
propagande de peur recommence en 2020, avec les hôpitaux débordés, les
cadavres dans les rues en Chine, les cercueils entassés aux États-Unis, vous
accusez le coup. Vous savez que sous l’empire de la peur, scotché devant
l’écran, noyé sous le déluge des images, nous remisons notre intellect et
nous adhérons passivement au narratif qui nous est proposé. Mais vous êtes
devenus méfiants. Critique, très critique, mais sans être parano pour
autant. Surtout quand la même information tourne en boucle encore et encore
partout dans le monde. Attendons un peu pour voir et creusons le sujet.
Voilà mon point de départ, l’avertissement qui m’a
décidé à enquêter sur l’affaire Corona. Heureusement cette fois, il n’a pas
fallu attendre dix ans pour obtenir des confirmations qu’il y avait bien
anguille sous roche. Les doutes sont apparus très vite, il y a eu très tôt
une vive conscience que nous ne devions pas nous laisser embarquer dans le
scénario de la peur. La peur fait dérailler l’intellect. Il fallait rester
témoin, se détacher, examiner la peur collective et la questionner en termes
de propagande, car la peur ne s’exprime jamais de manière rationnelle, elle
se déploie en propagande dans un cercle vicieux : la pensée excite
l’émotionnel et l’émotionnel réassure la même pensée. Plus on jette de
l’huile sur le feu et plus le mental délire. Plus les mass médias en rajoute
et plus cela devient démentiel. Donc, très loin, très loin du réel. La
surimposition d’une construction mentale complètement folle sur la réalité.
Et le pire, c’est que l’on a vu dans la foulée que les nouvelles les plus
anxiogènes devenaient l’indice de la vérité, plus c’est cauchemardesque et
plus c’est véridique, de sorte que les seules habilités à parler étaient les
porte-parole du pire. En plus, nous étions prévenus, nous avions reçu la
même leçon quelques années auparavant, l’épisode calamiteux de la grippe
H1N1 qui semblait un premier essai, cette fois transformé avec brio. Avec
exactement les mêmes travers, mais amplifiés.
Il fallait donc enquêter et se demander si nous
avions affaire à une récidive, mais cette fois, il faudrait creuser les
enjeux souterrains et pour cela commencer avec « follow the money ». Et
toute l’information était disponible...