Philosophie et spiritualité - contes philosophiques

Sagesse des contes

Discerner ou interpréter la conduite d'autrui

Un sage était couché au bord du chemin, plongé dans une profonde extase. Un voleur qui passait le vit et pensa: "Cet homme doit être un fripon; il a sans doute pénétré cette nuit dans plusieurs maisons, à présent, il est fatigué et il dort; la police est probablement sur ses traces et va l'arrêter. Sauvons-nous avant qu'il soit trop tard!" Et il s'enfuit.

Ensuite passa un ivrogne qui s'exclama : "Holà! tu as trop bu et tu es tombé dans le fossé! eh bien! moi je suis plus solide que toi et je n'en ferai pas autant!"

Enfin passa un ange qui, comprenant que c'était une extase profonde, s'assit à côté du saint et lui massa doucement les pieds"

L'enseignement de Ramakrishna, Albin-Michel, p. 134-135.

"Ainsi nos tendances mondaines nous empêchent de reconnaître la vraie piété et la craie sainteté" (notes des éditeurs de Madras).

Remarquons que le premier passant et le second voient ce qu'ils sont par avance disposés à voir. Ils n'ont pas de discernement et ils voient ce qu'ils projettent. L'interprétation est "mienne" en ce sens. Il vaut mieux s'abstenir de juger en pareil cas et faire attention à nos projections subjectives. L'état de samâdhi est ici confondu avec le sommeil ou l'ivresse.

Denis Restant.