Le
droit
a pour fonction de protéger les individus en fixant dans la loi ce que la
morale
de son côté perçoit déjà comme une limite à ne pas franchir comme
violence à l’égard de l’intégrité physique et psychique. C’est parce que nous
réprouvons les sévices sexuels[1]
commis sur les enfants que les députés peuvent s’entendre pour voter des lois
condamnant la pédocriminalité. Le droit tend par nature à l’universel et il
diffère du désir particulier qui peut aller à son encontre et doit être soumis
au droit.
Nous voyons donc déjà
ici un glissement dans une possible subversion du droit[2]
dans le désir. Il suffit de proclamer haut et fort : « j’ai le droit de ! »,
« j’ai le droit de ! » et de mettre
n’importe quoi à la suite ; et on fait passer n’importe quel désir, n’importe
quelle pulsion, n’importe quel
fantasme,
n’importe quel caprice pour un droit, l’avantage étant que l’on magnifie le
désir sur le plan universel en le proclamant comme un droit. Ce qui n’a aucun
sens. Considéré de cette manière, « J’ai le droit ! », est la formule magique
qui autorise toutes les transgressions. Or le droit rend possible la liberté
individuelle en établissant une limite, ce n’est certainement un « permis de
tout faire », mais « exactement l’inverse, à savoir, la possibilité de
bénéficier d’une protection de sa sphère intime, de sa pensée… et de son
corps…au prix d’un renoncement à sa « volonté particulière[3] ».
Mais alors,
comment comprendre la déclaration internationale des
« droits sexuels » ? La
sexualité ne relève-t-elle pas de l’intime ? Que viens faire le droit dans ce
domaine. Logiquement, nous pourrions penser à un texte protégeant les enfants de
l’emprise d’adultes pervers. Mais est-cela cas ?
Serait-il possible que sous cet intitulé se cache une forme de
légitimation de la sexualité jusqu’à la pédophilie ?
[1]
Précisons que cette leçon a été précédée de la leçon 210 violence et
sexualité. Cf. Cinq Leçons sur la Violence, ch. VII.
[2]
Cf. Une introduction à la Philosophie du droit, ch. IX.
[3]
Ariane Bilheran L’imposture des droits sexuels p. 99. L’ensemble
de cette leçon est centré sur ce livre et le travail d’Ariane Bilheran.
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© Philosophie et spiritualité, 2023, Serge Carfantan,
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