Dialogues et commentaires sur la leçon :
Comprendre autrui
Nolwen Le Serrec Parfois, on se rend compte qu'une personne, que l'on voyait d'une manière habituelle, quand on la connaît mieux, est complètement différente.
R. Nous avons vu que la formule "il ne faut pas se fier aux apparences" ou "l'habit ne fait pas le moine" n'a qu'une pertinence assez relative. Que nous le voulions ou non, ce que nous sommes transparaît dans ce que nous exprimons. L'apparence n'est pas coupée de l'être mais en est la manifestation. Mais, comme nous l'avons montré, ce jeu de l'intérieur vers l'extérieur, ce passage de l'intériorité vers l'extériorité, ne prend pleinement son sens que dans la spontanéité. Ce qui fait problème, c'est que l'être humain peut dissimuler ses sentiments vrais et il peut même en simuler de factices.
Votre question traduit un étonnement qui porte non pas sur ce que nous avons montré, mais sur un autre point. La personne, telle qu'on la rencontre de manière habituelle est le support de l'élaboration de
l'image de l'autre. Ayant élaboré une image d'autrui, et me trouvant un jour avec elle, je suis surpris de constater que dans la vie, elle n'est pas comme d'ordinaire. Il y a la surveillante générale un peu bourrue, toujours après les élève. Un certain personnage. Et puis, il y a Maïté dans la vie, quelqu'un de chaleureux, de profondément gentil, attentif, qui se mettra en quatre pour vous aider. Complètement différente. J'ai fabriqué une fausse image en la rangeant dans une boîte, je n'ai vu qu'un personnage de ma confection, je n'avais pas fait attention à la personne. Si j'avais un tant soi peu été sensible, cela me serait apparu depuis longtemps. Or cela, c'est exactement ce que vous donne l'appréhension intuitive dans la sympathie.
Pierrot de Guigne C'est tout a fait par hasard que j'ai découvert votre
site ( je cherchais quelques éléments sur la RELATION avec autrui) . Je dois prochainement donner des cours dans le cadre Gendarmerie pour inculquer à de jeunes "réservistes", l'importance de l'accueil, de la compréhension de l'AUTRE. Ce
site est EXTRAordinnaire, et devrait aider beaucoup de personnes dans cette recherche sur la manière dont nous devons "COMPRENDRE" celui ou celle qui de toute façon est une AUTRE personne, et donc différente. Merci beaucoup.
Joel Blameble
Bonjour,j'ai lu le passage sur l'être et l'existence, je n'ai hélas pas
vraiment le savoir pour bien comprendre... Mais comme partout ailleurs,il
est difficile de cerner la question qui me préoccupe,et qui ne semble
intéresser personne, et ce à mon grand désarroi. Peut-être auriez vous une
réponse, même approchante ou dérivée; Est-il possible de prouver l'existence
d'autrui en dehors de l'analyse incertaine de nos sens? Il me parait
d'ailleurs stérile de se passionner pour toute chose avant de résoudre cette
question. Bien cordialement.
R. Vous n'avez pas lu les
leçons Comprendre autrui, La question de l'altérité et Les formes de la
relation. Je vais faire bref et résumer: Autrui ne veux pas dire "autre"
absolument. L'altérité absolue est une absurdité. Nous ne sommes séparés de
personne. Dans l'amour "l'autre" n'existe pas, il n'y a qu'un sens immense,
sans limite du Soi qui partout se trouve et se reconnaît. "L'autre" est un
concept fallacieux qui durcit la dualité et creuse un fossé, et à partir de
là on arrive à "l"enfer c'est les autres" de Sartre. Du point de vue de
l'absolu, la Vie s'éprouve elle-même en toutes choses, il n'existe pas
"d'autre". Il n'est que la Vie s'éprouvant à l'infini sous toutes formes
d'existence. Du point de vue du relatif, pour désigner quelqu'un il vaut
mieux dire une personne. Qu'un "autre".
Florence Saurin
Décidément vous me surprenez cher monsieur! je suis sur un de vos très bon
article (reconnaissance d autrui). j'ignore encore si cela est de la
synchronicité,mais ma situation actuelle,vous la décrivez si bien dans l
article,que j ai l'impression que vous connaissez mon existence! je souhaite
seulement que cela ne soit pas un "piége"! J'admire tous vos efforts
monsieur pour que l article puisse apparaître tel que aux yeux du lecteur!
Jason Kiladi
Qu'est-ce qui distingue subjectivité et intersubjectivité?
l'intersubjectivité est à la base de l'objectivité scientifique ce qui fonde
le savoir objectif ou l'objet dans l'attitude naturelle tandis que la
subjectivité c'est la vie qui s'éprouve elle-même dans des vécus de
conscience. La subjectivité est propre à chacun l'intersubjectivité est une
expérience commune.
R. Pas suffisant. Pour
un éclaircissement remarquable de cette question lire Ken Wilber, Les
trois yeux de la connaissance ou encore, Une brève histoire de tout.
Il donne un bon commentaire de Dilthey qui est ici la base de discussion.
Maintenant, si on veut situer cette problématique dans le cadre des leçons,
il faut ajouter la distinction des états de conscience qui est
très éclairante. La subjectivité est complète et close sur elle-même
dans l'état de rêve. Dans l'état de veille par contre, je ne suis plus seul
avec mon monde propre, même si je fais des efforts pour m'enfermer, je suis
en relation avec le monde de la vie qui dépasse mes propres pensées et
implique autrui, plus exactement, c'est un monde par essence partagé,
co-présent dans la conscience de tous ceux qui sont dans l'état de
veille comme moi. Et le mot juste est alors intersubjectivité. Il
n'était donc pas question ici de l'objectivité qui regarde les ambitions
d'une science de la nature. Il faut chercher a portée des sciences humaines
qui se fonde sur l'intersubjectivité, le dialogue. La psychologie par
exemple. L'histoire et le témoignage.
Avec la participation de Nolwen Le Serrec, Pierrot
de Guigne, Joel Blameble, Florence Saurin, Jason Kiladi.
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