Dialogues commentaires sur la leçon :
Le monde des opinions


Le préjugé est un fardeau qui obscurcit le passé, qui menace l'avenir et qui rend le présent inaccessible.
Maya Angelou

Une bêtise dite par cinq millions d'hommes reste envers et malgré tout, une bêtise.
Anatole France

Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé.
Albert Einstein.


Hélène Joie
Les opinions, il faut bien en avoir pour pouvoir discuter.

R. Oui, c'est bien comme cela que l'opinion fonctionne. Le mental ne peut pas exister dans le vide. Il a peur du vide. Alors il mouline constamment des pensées et ces pensées, quand elles prennent la forme de jugements arrêtés, ce sont d'abord des opinions. Nous disons alors notre avis sur tout. Cependant, il ne s'agit pas d'un connaissance.

Jean Pierre Castel
Je cherche des références sur la question suivante: Toute société humaine a toujours sanctionné certains actes, certains comportements, voire certaines paroles. Mais avant le christianisme (en laissant de coté le cas plus difficile du judaïsme, plus orthopraxie qu'orthodoxie), une société humaine a-t-elle sanctionné des pensées ? Certes Socrate et d'autres penseurs de l'Antiquité furent condamnés, mais ce ne fut jamais systématique, et en général des condamnations politiques pour atteinte au pouvoir ou à l'ordre public. Bref la police de la pensée a-t-elle un inventeur, le monothéisme? Si oui, alors comment tant d’auteurs, comme Hannah Arendt, peuvent-ils contester la filiation des régimes totalitaires au monothéisme?

R. La question est très audacieuse mais ô combien pertinente! Vous touchez juste. Il y a historiquement :
1) d'abord dans le sillage du monothéisme harnaché à un credo d'évidence une pensée qui est soumise au dogme (Saint Thomas la philosophie est la servante de la théologie), et qui en devient dogmatique au sens actuel, ne tolérant aucun écart sur la vérité en dehors d'elle-même.
2) l'apparition du dogmatisme idéologique en politique, qui s'oriente vers le totalitarisme au sens que lui donne Arendt, cf. nazisme et stalinisme, l'idéologie elle aussi ne tolère aucun écart en dehors d'elle-même, d'où la nécessité de confesser publiquement ses erreurs: cette étrangeté dans les régimes communiste de la parenté entre l'auto-critique et l'interrogatoire d'un Giordano Bruno à qui on demande de se rétracter. Curieux comme le communisme d'Etat a pu se dire athée tout en conservant la foi de charbonnier de l’avènement de la société sans classe et tuti quanti et une police de la pensée digne de l'inquisition. Je serai assez d'accord pour soutenir que le monothéisme est l'inventeur d'une police de la pensée, à condition que l'on ajoute quand il prend la forme d'une religion fondée sur un credo.

Q. 

Avec la participation d'Hélène Joie, Jean Pierre Castel.


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