Textes philosophiquesBergson l'inventivité technique au service du superflu"Il n'y a donc pas eu, comme on serait porté à le croire, une exigence de la science imposant aux hommes, par le seul fait de son développement, des besoins de plus en plus artificiels. S'il en était ainsi, l'humanité serait vouée à une matérialité croissante, car le progrès de la science ne s'arrêtera pas. Mais la vérité est que la science a donné ce qu'on lui demandait et qu'elle n'a pas pris ici l'initiative; c'est l'esprit d'invention qui ne s'est pas toujours exercé au mieux des intérêt de l'humanité. Il a créé une foule de besoins nouveaux; il ne s'est pas assez préoccupé d'assurer au plus grand nombre, à tous si c'était possible, la satisfaction des besoins anciens. Plus simplement: sans négliger le nécessaire, il a trop pensé au superflu... Des millions d'hommes ne mangent pas à leur faim et il en est qui meurent de faim." Les Deux Sources de la Morale et de la Religion, p.325-326.
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