Textes philosophiques

Aristote    vertu et vie politique


      VII, 13.9 C’est pourquoi nous souhaitons bénéficier, pour la mise sur pied de la cité, de ces biens dont la fortune est maîtresse (car nous reconnaissons qu’elle en est maîtresse). Par contre, être vertueuse pour une cité, ce n’est en rien le fruit du hasard, mais de science et de choix réfléchi. Mais, par ailleurs, une cité est vertueuse par le fait que les citoyens participant à la vie politique sont vertueux. Or pour nous tous les citoyens participent à la vie politique.

VII, 13.10 Il faut donc examiner ceci : comment un homme devient-il vertueux? Car même s’il était possible que tous les citoyens soient vertueux collectivement, mais pas individuellement, il serait préférable d’avoir cette vertu individuelle; la vertu de tous, en effet, est la conséquence de celle de chacun.

VII, 13.11 Par ailleurs, on devient bon et vertueux par trois moyens, qui sont nature, habitude, raison. En effet, il faut d’abord posséder à la naissance la nature humaine et non celle d’un quelconque autre animal, posséder un corps et une âme d’une certaine sorte. Pour certaines qualités il n’est pas utile de les posséder à la naissance, car les habitudes les font changer. Certaines ont une nature qui les fait pencher de deux côtés et vont vers le pire ou le meilleur du fait des habitudes.

VII, 13.12 Or les animaux autres que l’homme vivent avant tout en suivant la nature, quelques-uns peu nombreux suivent aussi leurs habitudes, mais l’homme suit aussi la raison. Car seul il a la raison. Si bien qu’il faut harmoniser ces facteurs entre eux. Car les hommes font beaucoup de choses contre leurs habitudes et leur nature grâce à leur raison, s’ils sont persuadés qu’il vaut mieux procéder autrement.

VII, 13.13. La nature que doivent avoir ceux qui sont destinés à être pris en main pour leur bien par le législateur, on l’a déterminée plus haut. Le reste est affaire d’éducation, car on apprend, d’une part, par l’habitude, d’autre part, par l’enseignement.

La politique, L. I, ch. V. Trad. Pierre Pellegrin, Les Intégrales de philo Nathan.

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