Textes philosophiques

David Hume  le vice et la vertu ramenés à la douleur et au plaisir


    « La question est maintenant de savoir de quelle nature sont ces impressions et de quelle manière elles agissent sur nous. Ici, nous ne pouvons demeurer longtemps à hésiter et il nous faut déclarer que l’impression qui naît de la vertu est agréable et celle qui vient du vice, désagréable. L’expérience de chaque moment doit nous en convaincre. Il n’y a pas de spectacle plus honnête et de plus beau qu’une action noble et généreuse ; de même, aucun acte ne fait naître en nous plus d’aversion que celui qui est cruel et traître. Aucune jouissance n’égale le plaisir reçu de la compagnie de ceux que nous aimons et estimons, comme la pire des punitions est d’être tenus de passer notre vie avec ceux que nous haïssons ou méprisons. Une pièce de théâtre ou un roman dignes de ces noms peuvent nous fournir des exemples de ce plaisir que nous procure la vertu et de cette souffrance qui naît du vice. Or, puisque les impressions distinctives qui nous font connaître le bien et le mal ne sont rien d’autre que des peines ou des plaisirs particuliers, il s’ensuit que dans toutes les enquêtes sur ces distinctions morales, il suffira de montrer que les principes qui nous font éprouver une satisfaction ou un désagrément à considérer un caractère sont vertueux ou vicieux : pourquoi ? Parce que leur spectacle cause un plaisir ou un désagrément d’un genre particulier. Donc en donnant une raison du plaisir ou du désagrément, nous expliquons suffisamment le vice ou la vertu. Avoir le sens de la vertu n’est rien d ‘autre qu’éprouver une satisfaction d’un genre particulier à considérer un caractère ». … la vertu se signale par le plaisir, et le vice par la douleur, que nous communique une action, un sentiment ou un caractère, par le seule fait que nous les voyons et considérons ».

Traité de la nature humaine III, I, II, éditions Garnier F. p. 66-67 et 72.

Indications de lecture:

Le titre donné ici au texte est une invitation à la critique. cf. Philosophie de la Morale, ch. I et VI. Fonder la distinction du bien et du mal sur le plaisir et la douleur est assez superficiel, c'est le critère de la petite enfance, selon Laurence Kholberg. Un stade vite dépassé dans la morale conventionnelle.

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