Textes philosophiques

Gabriel Marcel  L'avoir et ses implications


    « Il me semble évident que l’avoir implique toujours l’obscure notion d’une assimilation (je n’ai que quelque chose qui a été fait mien de quelque façon que ce soit), et par là, d’une référence à un passé. D’autre par, nous ne pouvons pas ne pas lier l’avoir à une idée de contenant ; seulement il faut bien avoir que ce n’est pas le contenant qui a. C’est le sujet en tant que comportant un contenant, et ceci est presque imprécisable. A la racine de l’avoir, il y a donc un certain immédiat qui fait participer « quelque chose » à sa propre immédiateté. En somme, il me semble que ce qu’ai appelé hier la corporéité est enveloppée dans l’avoir – d’autant que la corporéité implique ce qu’on peut appeler l’historicité. Un corps est une histoire, ou plus exactement l’aboutissement, la fixation d’une histoire. Je ne puis donc que j’ai un corps, du moins à proprement parler, mais la mystérieuse relation qui m’unit à mon corps est à la racine de toutes mes possibilité d’avoir… L’avoir comme indice d’une disponibilité de l’avoir. Le mort comme celui qui n’a plus rien (du moins si nous prenons le mot avoir dans ses acceptions spécifiables. Tentation de penser que n’avoir plus rien c’est n’être plus rien ; et de fait la pente de la vie naturelle,c’est de tendre à s’identifier à ce qu’on a ; par là la catégorie ontologique tend à s’anéantir. Mais la réalité du sacrifie est là pour nous prouver en quelque sorte en fait la possibilité pour l’être de s’affirmer comme transcendant à l’avoir ».

Etre et avoir, Journal métaphysique p. 104-105.

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