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Textes philosophiquesMaurice Merleau-Ponty l'expérience du dialogue"Dans l’expérience du dialogue, il se constitue entre autrui et moi un terrain commun, ma pensée et la sienne ne font qu’une seul tissu, mes propos et ceux de l’interlocuteur sont appelés par l’état de la discussion, ils s’insèrent dans une opération commune dont aucun de nous n’est le créateur. Il y a là un être à deux, et autrui n’est plus ici pour moi un simple comportement dans mon champ transcendantal, ni d’ailleurs moi dans le sien, nous sommes l’un pour l’autre collaborateurs dans une réciprocité parfaite, nos perspectives glissent l’une dans l’autre, nous coexistons à travers le même monde. Dans le dialogue présent, je suis libéré de moi-même, les pensée d’autrui sont bien des pensées siennes ce n’est pas moi qui l ;es forme, bien que je les saisisse aussitôt nées ou que je les devances, et même l’objection que me fait mon interlocuteur m’arrache des pensées que je ne savais pas posséder, de sorte que si je lui prête des pensées, il me fait penser en retour. C’est seulement après coup, quand je me suis retiré du dialogue et m’en ressouviens, que je puis le réintégrer à ma vie, en faire un épisode de mon histoire privée, et qu’autrui rentre dan son absence, ou, dans la mesure où il me rester présent, est senti comme une menace pour moi ».". Phénoménologie de la perception Gallimard, p. 407.
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