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Textes philosophiquesMaurice Merleau-Ponty la position du rêve et le monde"C'est bien au rêveur que j'ai été cette nuit que je demande le récit du rêve, mais enfin le rêveur lui-même ne raconte rien et celui qui raconte est éveillé. Sans le réveil, les rêves ne seraient que des modulations instantanées et n'existeraient pas même pour nous. Pendant le rêve lui-même, nous ne quittons pas le monde: l'espace du rêve se retranche de l'espace clair, mais il en utilise toutes les articulations, les monde nous obsède jusque dans le sommeil, c'est sur le monde que nous percevons. De même, c'est autour du monde que gravite la folie. Pour ne rien dire des rêveries morbides et des délires qui essaient de se fabriquer un domaine privé avec des débris du macrocosme, les états mélancoliques les plus avancés, où le malade s'installe dans la mort et y place pour ainsi dire sa maison, utilisent encore pour le faire les structures de l'être au monde et lui empruntent ce qu'il faut d'être pour le nier". Phénoménologie de la Perception, p. 339. Indications de lecture:
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