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Textes philosophiquesEdgar Morin dépendance et interdépendance"l'être vivant, et a fortiori l'homme, est un système ouvert. Un système clos, un minéral par exemple, n'effectue aucun échange avec l'environnement extérieur; un système ouvert ne vit que parce qu'il est alimenté par l'extérieur, c'est-à-dire, dans le cas du vivant, par l'écosystème. Tout système ouvert vivant (auto-organisateur) est évidemment relativement indépendant dans l'écosystème; il produit son déterminisme propre pour répondre aux aléas extérieurs, et ses "libertés" ou aléas propres pour répondre au déterminisme extérieur. Il a son originalité. Mais cette indépendance est dépendante de l'écosystème, c'est-à-dire qu'elle se construit en multipliant les liens avec l'écosystème. Ainsi, par exemple, un individu autonome du XXe siècle construit son autonomie à partir de la consommation d 'une grande variété de produits, d'une très grande quantité d'énergie (tiré de l'écosystème) et d'un très long apprentissage scolaire (qui n'est autre que l'apprentissage du monde extérieur). Ainsi plus nous devenons indépendants , plus nous devenons dépendants du monde extérieur: c'est le problème même de la société moderne qui croit au contraire s'émanciper du monde extérieur en le dominant. Ajoutons: plus un système est évolué, c'est-à-dire complexe et riche, plus il est ouvert. L'homme est le système le plus ouvert de tous, le plus dépendant dans l'indépendance". L'an I de l'ère écologique, Taillandier, 2007, p.13-14. Indications de lecture:Distinguer indépendance de interdépendance. cf. leçons sur les formes de la relation.
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