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Textes philosophiquesJean-Marie Muller le retrait de Dieu"La notion de "retrait" me semble la plus juste pour signifier que Dieu au moment de la création, a voulu investir l'homme de l'entière responsabilité de l'univers. Ce retrait permet à Dieu de créer un espace où il n'exercera aucun pouvoir, ni sur les faits ni sur les êtres. La nature est soumise à la nécessité, l'humanité est invitée au risque de la liberté. Pour que l'être créé puisse avoir une vie libre et autonome, il fallait nécessairement qu'il puisse exister dans un espace dans lequel Dieu n'exerçât aucun pouvoir. Cependant, cet espace n'est pas un monde de ténèbre; il garde la trace de la présence de Dieu. Le renoncement de Dieu n'est pas un éloignement, Sa présence est retenue, discrétion, effacement, silence. Cet espace est ouvert au rayonnement des énergie de Dieu. Ces énergies sont source de lumière; elles n'ont aucun pouvoir de contrainte sur l'homme. Dans cet espace l'homme peut advenir en tant que créature indépendante pouvant accéder à la connaissance de Dieu. Le retrait de Dieu permet l'émanation de l'homme. Le retrait de Dieu est la condition nécessaire pour que la créature ait une existence séparée particularisée par la volonté propre, l'intelligence, l'autonomie, la liberté et la responsabilité". Désarmer les Dieux, Éditions du Relié, p. 440. Indications de lecture:cf. Leçons, nous avons évoqué l'idée chez Montaigne et sa relation au christianisme. On pourrait aussi rattacher ce point de vue au commentaire sur la philosophie Kantienne de l'histoire. Il s'agit ici d'un commentaire de Louria.
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