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Textes philosophiquesSchopenhauer la loi de causalité"D'après la découverte si juste de Kant lui-même, la loi de causalité nous est connue a priori, elle est une fonction de notre intellect, ce qui revient à dire qu’elle a une origine subjective ; bien plus, l’impression sensible elle-même, à laquelle nous appliquons ici la loi de causalité, est incontestablement subjective ; enfin l’espace, où, grâce à l’application de la loi de causalité, nous situons, en la nommant objet, la cause de notre impression, l’espace lui aussi n’est qu’une forme de notre intellect, donnée a priori, c’est-à-dire subjective. Ainsi, toute l’intuition empirique repose exclusivement sur une base subjective ; elle n’est qu’un processus, qui se déroule en nous-mêmes ; il nous est impossible d’élever à la dignité de chose en soi ou de proclamer existant, à titre d’hypothèse nécessaire, aucun objet radicalement différent et indépendant de cette intuition empirique. En réalité, l’intuition empirique est et demeure uniquement notre simple représentation : elle est le monde comme représentation. Pour ce qui est de l’être en soi du monde, nous n’y pouvons atteindre que par une méthode tout à fait différente, celle que j’ai employée : il faut pour cela invoquer le témoignage de la conscience qui nous fait voir dans la volonté l’être en soi de notre phénomène particulier ; mais alors la chose en soi devient quelque chose qui diffère du tout au tout (toto genere) de la représentation et de ses éléments ; c’est du reste ce que j’ai exposé. Le monde comme volonté et comme représentation, appendice, critique de la philosophie kantienne. Indications de lecture:Pour plus de détail voir Théorie et Expérience, ch. II et VII.
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