Textes philosophiquesBerkeley le langage ne vise pas que la communication des idéesLa communication des idées marquées par les mots n’est pas la seule ni la principale fin du langage, comme on le suppose communément. Il y a d’autres fins, comme éveiller une passion, provoquer une action ou en détourner, mettre l’esprit dans une disposition particulière. La première fin est, dans de nombreux cas, purement subordonnée à celles-ci, et parfois complètement omise quand elles peuvent être atteintes sans elle, comme cela n’est pas rare, je pense, dans l’usage familier du langage. J’invite le lecteur à réfléchir et à se consulter, pour voir s’il n’arrive pas souvent, quand il écoute ou lit un discours, que les passions de la crainte, de l’amour, de la haine, de l’admiration, du mépris, ou d’autres encore, naissent immédiatement dans son esprit à la perception de certains mots, sans que des idées s’interposent. Au début, sans doute, les mots peuvent avoir occasionné les idées propres à produire ces émotions ; mais on trouvera, si je ne me trompe, qu’une fois le langage devenu familier, l’audition des sons ou la vue des lettres sont souvent immédiatement accompagnées des passions, qui, au début, avaient coutume d’être produites par l’intervention d’idées, maintenant complètement omises. Principes de la connaissance humaine Indications de lecture:Cf. Bac philosophie Liban 2012. On pourrait parler ici de la charge émotionnelle des mots. Le mot déclencheur d'émotions. Le mot "Dieu" est très émotionnel pour le religieux. Il y a une charge émotionnelle négative dans "secte" etc. Le mot agit alors comme un bouton déclenchant de l'émotion et non pas l'idée qu'il communique.
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