Textes philosophiques

Henri Frédéric Amiel     moi en lutte contre les autres


    "Nous sommes chose obscure pour les autres et pour nous-mêmes. Notre énergie qui diminue cette obscurité, ne s'entretient que par la lutte. La lutte est une oeuvre solitaire. Le prochain ne sait que faire de nos faiblesse et ne compte que les hommes valides. Ne sont valides que ceux qui ont une force positive et qui en usent, pour s'offrir ou s'imposer. Ceux qui ne demandent pas et craignent de prendre, ceux qui attendent sans s'offrir ceux-là ne comptent pas. Le monde n'aime que les forts, ne cède qu'aux audacieux, et ne sourit qu'aux entreprenants. Comme les femmes, il a horreur de faire des avances, et comme les homme il tourne le dos aux nouveaux-venus. Pour lui plaire il faut un peu lui violenter, et pour s'en faire écouter il faut un peu de tapage. Mais pour tout cela, il faut savoir ce qu'on vaut et ce qu'on peut, sans timidité et sans jactance, ne pas bouder et ne pas trembler, traite le public comme un ami inconnu, qui peut entrer avec vous et en rapport magnétique et vous faire du bien tout en recevant un service de vous; il faut le respecter en se respectant".

Journal intime 27 octobre  1856.

Indications de lecture:

 Cf. leçon L'image du moi et Les désirs de l'ego. Ici le texte est écrit du point de vue de l'ego lui-même. D'où l'origine réelle de l'expression "la vie est une lutte" et qui n'a rien à voir avec Darwin. Notez à quel point ce genre de discours est banal. Raison de plus pour se méfier.

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