Textes philosophiquesShri Aurobindo Un impératif catégorique de l'âme"Le penseur allemand se méprend singulièrement lorsqu'il affirme que pèse sur l'homme un impératif catégorique qui le pousse à rechercher ce qui est juste et bien, qu'il existe une loi obstinée de bonne conduite, mais aucun impératif catégorique de l'Ame suprême ne ne contraint à rechercher le beau ou le vrai, qu'il n'existe pas de loi de beauté et d'harmonie juste, de juste connaissance. Cette déduction erronée découle de l'attention excessive qu'il porte au mouvement intermédiaire du mental humain et à un aspect isolé de ce phénomène complexe... Le mouvement fondamental de la vie ignore tout d'un absolutisme éthique opiniâtre; son seul impératif catégorique est l'impératif de la Nature elle-même qui force chaque être à s'affirmer dans la vie comme il le doit ou de son mieux, selon son propre moi inné et sa propre manière d'exprimer le swabhâva de la Nature. Dans le mouvement intermédiaire de la vie formé par le mental, il y a en réalité un instinct moral qui se transforme en sens moral ou une idée morale - idée qui n'est pas complète, par de larges secteurs de la conduite comportent une lacune ou une inconscience du sens moral, une satisfaction complète des désirs aux dépens des autres êtres, et qui n'est pas impératives puisqu'elle est aisément attaquées et destituée par la loi antérieurement imposée de l'être vital dont la domination plus naturelle. L'obéissance la plus rigoureuse est la règle de conduite collective ou sociale imprimée dans le mental de l'homme naturel et égoïste par la loi et la tradition, jus, mores, et en dehors de ce cercle conventionnel il se permet une latitude facile. La raison généralise l'idée d'une loi morale comportant pour l'homme l'obligation d'écouter et d'obéir, à laquelle il peut cependant se soustraire devant tel péril extérieur ou intérieur, et elle préconise d'abord et avant tout une loi morale, l'obligation de ses contrôler, la justice, la rectitude, la bonne conduite, plutôt qu'une loi de vérité, de beauté d'harmonie, d'amour, de maîtrise, parce que la réglementation des désirs, des instincts, de l'action extérieure de l'homme est sa préoccupation immédiate et nécessaire, qu'il doit trouver ici son équilibre, un ordre établi et autorisé, avant de commencer à aller, en sécurité, plus profondément vers son être intérieur et à se développer davantage dans cette direction". Renaissance et karma, p .169-170, ed. du Rocher.Indications de lecture:Le terme svabhava correspond à l'essence pris dans sa réalité dynamique la nature d'une chose. Il s'agit bien sûr d'une critique de Kant dans sa philosophie morale. Se souvenir qu'Aurobindo possédait une immense culture et qu'il n'ignorait rien de la philosophie occidentale. La critique de Kant apparait très clairement dans Le cycle humain, Buchet-Chastel.
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