Textes philosophiques

Nicolas Berdiaeff       Le communisme et la destruction de la liberté


    "Ce que j’opposais au communisme, c’était avant tout le principe de la liberté spirituelle qui, pour moi, est primordial et absolu, et dont il est impossible de se dessaisir pour les biens de ce monde, quels qu’ils soient. Je soutenais également le principe précieux entre tous, celui de la personne indépendante de la société et de l’État ainsi que de l’ambiance extérieure. Par conséquent, je défendais l’esprit et les valeurs spirituelles. Or, le communisme tel qu’il se manifesta à travers la révolution russe rejetait la personne et rejetait l’esprit. C’est là et non pas dans son système social que paraît le mal démoniaque du communisme. Je consentirais à reconnaître l’organisation communiste sociale, économique et politique, mais non son caractère spirituel. Je suis, du point de vue religieux et philosophique, un anticollectiviste convaincu et acharné, mais je ne suis nullement antisocialiste. Seulement, mon socialisme est personnaliste, non autoritaire et n’admet pas la primauté de la société sur la personne, il part de la valeur spirituelle de chacun, parce que tout homme est un libre esprit, une personne, une image de Dieu. Je suis anticollectiviste, parce que je nie l’extériorisation de la conscience personnelle transposée sur le collectif. La conscience est le plus profond point de contact de l’homme avec Dieu. La conscience collective est un terme métaphorique. La conscience se transforme sous l’emprise de l’idolâtrie. En tant que religion, et le communisme veut en être une, le communisme fait du collectif une idole aussi exécrable que l’idole de l’État, de la nation, de la race, de la classe, auxquelles il se rattache. Mais socialement le communisme a raison, contrairement au capitalisme mensonger et aux injustes privilèges sociaux. Le mensonge du communisme est celui de tout totalitarisme. Le communisme totalitaire est une pseudo-religion et c’est notamment comme telle qu’il persécute toutes les religions, c’est une concurrence. Plus tard, la ligne de conduite à l’égard de la religion en Russie soviétique subit un changement. Comme les totalitaristes fascistes et nationaux-socialistes, le communisme demande le rejet de la conscience religieuse et morale, le rejet de la dignité suprême de la personne qui est un esprit libre. 

Essai d’autobiographie spirituelle

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