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Textes philosophiquesGandhi non-violence et lutte contre l'injustice"La non-violence est un principe universel qui doit triompher même dans l'adversité. C'est précisément lorsqu'elle doit affronter un milieu hostile qu'on peut mesurer son efficacité. Notre non-violence ne rimerait à rien si son succès devait dépendre du bon vouloir des autorités en place.... On ne peut pas être vraiment non-violent et rester passifs devant les injustices sociales. La résistance passive est une méthode qui permet de défendre tout droit qui se trouve menacé en faisant retomber sur soi les souffrances qui peuvent en résulter. C'est le contraire de la résistance armée. quand je refuse de faire une chose qui répugne à ma conscience, je fais appel à la force de l'âme. Supposons que le gouvernement fasse passer une loi qui m'atteint dans certains de mes intérêts. Si je recours à la violence pour faire abroger la loi, j'emploie ce qu'on peut appeler la force du corps. Si au contraire, je n'obéis pas à la loi tout en acceptant d'encourir les sanctions prévues, je mets en oeuvre la force de l'âme, ce qui suppose le sacrifice de soi... Une série d'expérience qui s'étendent sur ces trente dernières années dont les huit années en Afrique du Sud) me confirme que l'avenir de l'Inde et du monde tient à l'adoption de la non-violence. c'est le moyen le plus inoffensif et le plus efficace pour faire valoir les droits politiques et économiques de tous ceux qui sont opprimés et exploités. La non-violence n'est pas une vertu monacale destinée à procurer la paix intérieure et à garantir le salut individuel. Mais c'est une règle de conduite nécessaire pour vivre en société, car elle assuire le respect de la dignité humaine et permet de faire avancer la cause de la paix, selon les voeux les plus chers de l'humanité". Tous les Hommes sont frères, Gallimard, p. 158-159, 161..
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