Textes philosophiquesAndré Gorz logique de la publicité commerciale" Dans la publicité commerciale... un vendeur privé (par exemple de cigarettes, d'alcool, de voitures très rapides, etc.) vous propose une satisfaction ou un plaisir privés, strictement et immédiatement individuels. Le message publicitaire tend à établir une complicité entre le vendeur et l'acheteur potentiel, en suggérant que l'un et l'autre ne poursuivent que leur avantage privé et ont intérêt l'un et l'autre à écarter toute considération qui le transcende: le seul but du vendeur est de procurer à l'acheteur potentiel un plaisir qui l'incite à un achat auquel rien ne l'oblige, et le seul but de l'acheteur doit être d'obtenir le plus grand plaisir possible. Les biens et les services compensatoires ne sont donc pas, par définition, des biens et services nécessaires ou simplement utiles. Ils se présentent toujours comme contenant un élément de luxe, de superflu, de rêve qui, désignant l'acquéreur comme un "heureux privilégié", le protège contre les pressions de l'univers rationalisé et l'obligation de se conduire de façon fonctionnelle. Les biens compensatoires sont donc convoités pour leur inutilité autant - ou même plus - que pour leur valeur d'usage; car c'est l'élément d'inutilité (les gadgets et ornements superflus) qui symbolisent l'évasion de l'acheteur de l'univers collectif vers une niche de souveraineté privée". Métamorphoses du Travail, p.80-81. Folio, 1988. Indications de lecture:Voir la leçon la société de consommation.
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