Textes philosophiquesJean Klein confusion du sujet et de l'objet"Nous devons faire connaissance avec nous-mêmes, avec notre corps, notre psychisme, la démarche habituelle de notre pensée. Il faut procéder à une investigation sur le vif, c'est-à-dire sans idées préconçues. Généralement, chacun d'entre nous s'efforce de substituer son opposé au comportement qu'il juge répréhensible coléreux, nous tâchons de devenir débonnaires et ainsi nous ne faisons que compliquer notre conditionnement, ou bien encore, nous nous laissons tenter par diverses évasions. Avec de tels procédés, nous nous condamnons à tourner en rond dans un cercle vicieux. Seule, une attitude d'observation désintéressée, objective comme disent les scientifiques, permettra de nous connaître tels que nous sommes véritablement, de saisir spontanément les activités de notre corps, de notre mental, les démarches de notre pensée, nos motivations. Dans une première phase, l'observateur éprouve quelques difficultés à être impersonnel, sans choix; il dynamise l'objet, il s'en rend complice. Par la suite, des instants de clairvoyance se présentent de plus en plus souvent, puis vient un moment où s'installe entre le chercheur et les objets une zone neutre et les deux pôles perdent leur charge. L'observateur est alors silence et immobilité, l'objet conditionné n'est plus alimenté". La Joie sans objet, Mercure de France, p. 13-14. Indications de lecture:
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