Textes philosophiquesStephen Jourdain le sujet est toujours en situation" Il n'est d'instant qui ne voie notre moi intérieur engagé dans une situation. celle-ci peut être principalement passive ou principalement active; elle peut être simple ou bien complexe, pléthorique; si pâle, si informe, si peu structurée qu'il semblerait incroyable de parle de ce bol de gélatine comme d'une aventure comportant un héros. Vraiment, la situation en question peut être ce qu'elle veut, ceci ne change rien de ce fait fondamental (au fond, étrange, que nul ne devrait pouvoir éluder et qui en frappe absolument personne) : en notre esprit, le sujet est toujours engagé dans une situation -même quand il se croise les pouces; un sujet tout court, sec, c'est une abstraction, ça n'existe pas. Et l'on aurait bien tort de croire qu'il existe des événements mentaux extérieur à cette constante absolue de l'état de conscience habituel... 1. Ce que nous sommons "mon esprit" peut et doit être décrit comme un sujet engagé dans une situation. 2. Il n'est pas dans le pouvoir du sujet de faire qu'il ne se trouve pas engagé dans la situation dans laquelle il se trouve engagé. Celle-ci, et lui-même en tant que s'y trouvant engagé opposent au sujet une résistance absolue. 3. Cette résistance à lui-même de "mon esprit", sujet inclus, fait de cette pure subjectivité une pure objectivité; de cette pure intériorité, une pure extériorité; de cette pure irréalité, - originellement: simple extension du "je" - du r-é-e-l. 4. En l'état habituel de conscience, "mon esprit", dans toute l'étendue de son phénomène, est et n'est que la pensée originellement (MAINTENANT) enfantée par le "je" ayant réussi dans l'entreprise que lui dictait sa mégalomanie: devenir le Créateur et se transmuer en r-é-e-l; ou, plus exactement, puisqu'une telle opération est hors de sa portée, retoucher son apparence avec assez d'adresse et de malice pour se faire passer pour du r-é-e-l».
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