Textes philosophiques


Kant   liberté et causalité naturelle


     "Comme, de toutes les idées de la raison pure spéculative, le concept de la liberté est proprement le seul qui donne à la connaissance, même si ce n’est qu’à la connaissance pratique, une si grande extension dans le champ du suprasensible, je me demande d’où vient qu’il possède exclusivement une si grande fécondité, tandis que les autres désignent sans doute une place vide pour des êtres d’entendement purement possibles, mais n’en peuvent déterminer le concept par rien. /Je vois aussitôt que, comme je ne puis rien penser sans catégorie, il faut que je cherche d’abord, même pour l’idée rationnelle de la liberté, dont je m’occupe, une catégorie, laquelle est ici la catégorie de la causalité et que, bien qu’on ne puisse soumettre aucune intuition correspondante au concept rationnel de la liberté, en tant qu’il est un concept transcendant, il faut pourtant qu’au concept (de la causalité), que nous donne l’entendement, et pour la synthèse duquel le premier exige l’inconditionné, soit donnée une intuition sensible, qui en assure d’abord la réalité objective.

     Or, toutes les catégories se partagent en deux classes : les catégories mathématiques, lesquelles se rapportent uniquement à l’unité de la synthèse dans la représentation des objets, et les catégories dynamiques, lesquelles se rapportent à l’unité de la synthèse dans la représentation de l’existence des objets.

     Les premières (celles de la quantité et de la qualité) contiennent Toujours une synthèse de l’homogène, où l’on ne peut nullement Trouver l’inconditionné pour ce qui est donné dans l’intuition sensible comme conditionné dans le temps et l’espace, puisqu’il faudrait que cet inconditionné à son tour appartînt au temps et à l’espace, de sorte qu’il serait toujours à nouveau conditionné ; et c’est pourquoi aussi, dans la dialectique de la raison pure théorique, les deux moyens opposés de trouver pour elles l’inconditionné et la totalité des conditions étaient également faux./ Les catégories de la seconde classe (celles de la causalité et de la nécessité d’une chose) n’exigeaient aucunement cette homogénéité (du conditionné et de la condition dans la synthèse) car il ne s’agissait pas ici de représenter l’intuition se formant par une composition en elle du divers, mais uniquement la façon dont l’existence de l’objet conditionné qui lui correspond s’ajoute à l’existence de la condition (dans l’entendement, comme liée avec elle) ; et alors il était permis de placer dans le monde intelligible l’inconditionné, quoique d’ailleurs de façon indéterminée, pour ce qui est partout conditionné dans le monde sensible (relativement à la causalité aussi bien qu’à l’existence contingente des choses mêmes) et de rendre la synthèse transcendante.

     C’est pourquoi aussi, dans la dialectique de la raison pure spéculative, il s’est trouvé que les deux manières, opposées en apparence, de trouver l’inconditionné pour le conditionné n’étaient pas en réalité contradictoires ; que, par exemple dans la synthèse de la causalité, il n’y a pas contradiction à penser, pour le conditionné dans la série des causes et des effets du monde sensible, la causalité qui n’est plus conditionné de façon sensible, et que la même action, qui, en tant qu’elle appartient au monde sensible, est toujours conditionnée de façon sensible, ie, mécaniquement nécessaire, peut en même temps toutefois, comme relevant de la causalité de l’être agissant en tant qu’il appartient au monde intelligible, avoir pour fondement une causalité inconditionnée sensiblement, et, par conséquent, être pensée comme libre./ Dès lors, il ne s’agissait plus que de convertir cette possibilité en réalité, ie, de prouver dans un cas réel, en quelque sorte par un fait, que certaines actions supposent une telle causalité (la causalité intellectuelle, inconditionnée de façon sensible), qu’elles soient réelles ou même seulement commandées, ie, objectivement nécessaires au point de vue pratique.

Critique de la Raison pratique

Indications de lecture :

     Cf. Que faisons-nous de notre Liberté?  Kant est forcément embarrassé par le détermisme qui se dégage de la pensée de Nerwton (Kant s'est rêveé en physicien). Comment maintenir la liberté? Elle devient une pure Idée.  Elle relève du nouménal et non du phénoménal qui est occupé par la physique. Mais justement la physique contemporaine voit les choses autrement. La Nature est plus souple que ne le croyait les Moderne.

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