Textes philosophiquesLeibniz L'harmonie préétablie"Une spontanéité exacte nous est commune avec toutes les substances simples, et ... dans la substance intelligente ou libre elle devient un empire sur ses action; ce qui ne peut être mieux expliqué que par le système de l'harmonie préétablie, que j'ai proposé il y a plusieurs années. J'y fais voir que naturellement chaque substance simple a de la perception, et que son individualité consiste dans la loi perpétuelle qui fait la suite des perceptions qui lui sont affectées, et qui naissent naturellement les unes des autres, pour représenter le corps qui lui est assigné, et, par son moyen, l'univers entier, suivant le point de vue propre à cette substance simple, sans qu'elle ait besoin de recevoir aucune influence physique du corps; comme le corps aussi, de son côté, s'accommode aux volontés de l'âme par ses propres lois, et par conséquent ne lui obéit qu'autant que ces lois le portent. D'où il s'ensuit que l'âme a donc en elle-même une parfaite spontanéité, en sorte qu'elle ne dépend que de Dieu et d'elle-même dans ses actions. Comme ce système n'a pas été connu auparavant, on a cherché d'autres moyens de sortir de ce labyrinthe; et les cartésiens même ont été embrassés au sujet du libre-arbitre. Ils ne se payaient plus des facultés de l'École, et ils considéraient que toutes les actions de l'âme paraissent être déterminées par ce qui vient du dehors, suivant les impressions des sens; et qu'enfin tout est dirigé dans l'univers par la providence de Dieu: mais il en naissait naturellement cette objection, qu'il n'y a donc point de liberté". Essais de théodicées, G.F. p. 291.
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