Textes philosophiques

Leibniz     L'âme semblable à un automate spirituel


    "Nous ne formons pas nos idées parce que nous le voulons; elles se forment en nous, elles forment par nous, non pas en conséquence de notre volonté, mais suivant notre nature et celle des choses. Et comme le foetus se forme dans l'animal, comme mille autres merveilles de la nature sont produites par un certain instinct que Dieu y a mis, c'est-à-dire en vertu de la préformation divine, qui a fait ces admirables automates propres à produire mécaniquement de si beaux effets; il est ainsi de juger de même que l'âme est un automate spirituel encore plus admirable; et que c'est par la préformation divine qu'elle produit ces belles idées, où notre volonté n'a point part, et où notre art ne saurait atteindre. L'opération des automates spirituels, c'est-à-dire des âmes, n'est point mécanique; mais elle contient éminemment ce qu'il y a de beau dans la mécanique: les mouvement, développés dans les corps y étant concentrés par la représentation , comme dans un monde idéal, qui exprime les lois du monde actuel et de leurs suites, avec cette différence du monde idéal et parfait qui est en Dieu, que la plupart des perceptions dans les autres ne sont que confuses. Or il faut savoir que toute substance simple enveloppe l'univers par ses perceptions confuses ou sentiment, et que la suite de ces perceptions est réglée par la nature particulière de cette substance, mais d'une manière qui exprime toujours toute la nature universelle".

Essais de théodicées,  G.F. p. 353-354.

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