Textes philosophiquesMalebranche la perception"L'âme n'aperçoit par les sens que les objets sensibles et grossiers, lorsque étant présents ils font impression sur les organes extérieurs de son corps, et que cette impression se communique jusqu'au cerveau ou lorsque étant absents, le cours des esprits animaux fait dans le cerveau une semblable impression. C'est ainsi qu'elle voit des plaines et des rochers présents à ses yeux, et choses semblables; et ces sortes de perceptions s'appellent sentiment ou sensations"... "Nos sens ne sont... pas si corrompus qu'on s'imagine, mais c'est le plus intérieur de notre âme, c'est notre liberté qui est corrompue. Ce ne sont pas nos sens qui nous trompent, mais c'est notre volonté qui nous trompent pas ses jugements précipités. Quand on voit, pas exemple de la lumière, il est très certain que l'on voit de la lumière, quand non sent de la chaleur, on ne se trompe point de croire que l'on en sent, soit devant ou après le péché. Mais on se trompe, quand on juge, que la chaleur que l'on sent, est hors de l'âme qui la sent... Les sens ne nous jetteraient donc point dans l'erreur si nous faisions bon usage de notre liberté, et si nous ne nous servions point de leur rapport, pour juger des choses avec trop de précipitation". La Recherche de la Vérité, Edition NRF, Pléiade, p. 44 et 53.
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