Textes philosophiquesMalebranche quatre manières de connaître"La première, est de connaître les choses par elles-mêmes. La seconde, de les connaître par leurs idées, c'est-à-dire, comme je l'entends ici, par quelque chose qui soit différent d'elles. La troisième, de les connaître par conscience, ou par sentiment intérieur. La quatrième, de les connaître par conjecture. On connaît les choses par elles-mêmes et sans idées, lorsqu'elles sont intelligibles par elles-mêmes, c'est-à-dire lorsqu'elles peuvent agir sur l'esprit, et par là se découvrir à lui. Car l'entendement est une faculté de l'âme purement passive; et l'activité ne se trouve que dans la volonté. Ses désirs même ne sont point les causes véritables des idées, elles ne sont que les causes occasionnelles ou naturelles de leur présence, en conséquence des lois naturelles de l'union de notre âme avec la Raison universelle... On connaît les choses par leurs idées, lorsqu'elles ne sont point intelligibles par elles-mêmes, soit parce qu'elles sont corporelles soit par qu'elles ne peuvent affecter l'esprit ou se découvrir à lui. On connaît par conscience toues les choses qui ne sont point distinguées de soi. Enfin on connaît par conjecture les choses qui sont différentes de soi, et celles que l'on connaît en elles-mêmes et par des idées, comme lorsqu'on pense que certaines choses son semblables à quelques autres que l'on connaît." La Recherche de la Vérité, Edition NRF, Pléiade, p. 347-348.
|