Textes philosophiquesSerge Mongeau consommation et responsabilité"L'Amérique du nord, qui compte seulement 6% de la population mondiale, utilise 40% à 50 % des ressources naturelles mondiales. nous faisons partie du groupe des pays riches qui portent la plus grande responsabilité des problèmes de pollution atmosphérique, d'épuisement des ressources et de destruction des espèces animales et végétales. Comme le note l'écologiste Christian Boulais: Un habitant de ces pays consommes 10 fois plus d'énergie qu'un habitant des pays "pauvres", 14 fois plus de papier, 18 fois plus de produits chimiques, 10 fois plus de bois de construction, 6 fois plus de viande, 3 fois plus de poisson, de ciment et d'eau douce, 19 fois plus d'aluminium, 13 fois plus de fer et d'acier. (1) Par rapport aux autres habitants de la Terre, nous sommes donc de très gros consommateurs. Bien sûr, nous ne consommons pas tous autant; mais il faut comprendre qu'en termes d'économie globale, en comparaison avec la majorité de la population mondiale, qui doit répondre à ses besoins avec moins de deux dollars par jour, presque tous les habitants du Nord sont riches. En terme d'énergie, "tout homme, femme et enfant, en Amérique du Nord, réquisitionne l'équivalent de 80 à 100 esclaves chacun, qui fabriquent pour eux, jour et nuit, des biens qui aboutissent à la poubelle" (2) Notre action sur l'environnement devient chaque jour plus nocive et nous devrons certainement porter une part considérable de la responsabilité des déséquilibres qui affligent déjà la planète et qui ne peuvent manquer d'augmenter. Mais un des problèmes actuel est justement que cette surconsommation même nous rend individualiste et nous fait perdre de vue notre responsabilité vis à vis de la collectivité. Dans une société de consommation, les gens tentent de combler tous leurs désirs par l'achat de biens ou de services. L'argent devient la valeur suprême et la solution de toutes les difficultés; il donne accès à tout ce que nous offre cette société où tout a été transformé en marchandises. Ainsi, la santé s'achète - les plus riches vivent plus longtemps; le sentiment de sécurité s'acquiert grâce à l'acquisition d'assurance commerciales - à la place des solidarités affaiblies; l'organisation des vacances est confiée à des agences spécialisées" La simplicité volontaire, plus que jamais, Montréal, Ecosociété, p.21-23.
(1) La surpopulation, des pays riches, Le monde à bicyclette, vol XIX, 4, hiver 1994. (2) Hortense Michaud-Lalanne Si les vrais coûts m'étaient comptés, Ecosociété, Montréal, 1993, p.83.
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