Textes philosophiquesMichel Serres le contrat naturel"Retour donc à la nature! Cela signifie: au contrat exclusivement social ajouter la passation d'un contrat naturel de symbiose et de réciprocité où notre rapport aux choses laisserait maîtrise et possession pour l'écoute admirative, la réciprocité, la contemplation et le respect, où la connaissance ne supposerait plus la propriété ni l'action la maîtrise, ni celle-ci leurs résultats ou conditions stercoraires. Contrat de d'armistice dans la guerre objective, contrat de symbiose : le symbiote admet le droit de l'hôte, alors que le parasite - notre statut actuel condamne à mort celui qu'il pille et qu'il habite sans prendre conscience qu'à terme il se condamne lui-même à disparaître. Le parasite prend tout et ne donne rien; l'hôte donne tout et ne prend rien. Le droit de maîtrise et de propriété se réduit au parasitisme. Au contraire, le doit de symbiose se définit par la responsabilité: autant la nature donne à l'homme, autant celui-ci doit rendre à celle-là, devenue sujet de droit. Que rendons-nous, par exemple, aux objets de notre science, à qui nous prenons la connaissance? Alors que le cultivateur, autrefois, rendait en beauté, par son entretien, ce qu'il devait à al terre, à qui son travail arrachait quelques fruits. Que devons-nous rendre au monde? Qu'écrire dans le programme des restitutions?" Le Contrat naturel, Champ Flammarion, p. 67-68. Indications de lecture : cf .Philsophie de la Nature, ch. III.
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