Textes philosophiquesHenry David Thoreau l'esprit est sacré, ne le traînons pas dans la vulgarité"Je crois que l'esprit peut être sans cesse profané par le fait d'assister régulièrement à des choses triviales, de sorte que toutes nos pensées seront teintées de vulgarité. Notre intelligence elle-même sera macadamisée, pour ainsi dire, ses fondations seront réduites en pièces afin que les rosies des véhicules roulent dessus. Et si vous voulez savoir ce qui constituera le pavement le plus résistant, surpassant les blocs de pierre, les rondins de bois et l'asphalte, il vous suffit de regarder dans certains de nos esprits qui ont été soumis à ce traitement suffisamment longtemps. Si nous avons été ainsi désacralisés - et qui ne l'a pas été? -, le remède viendra de la prudence et de la dévotion que nous montrerons à retrouver notre caractère sacré et à faire à nouveau un temple de notre esprit. Nous devrions traiter notre esprit, autrement dit nous-mêmes, comme un enfant innocent et ingénu dont nous sommes les gardiens, et être attentifs aux objets et aux sujets que nous portons à son attention. Ne lisez pas Le Temps". Lisez L'Eternité. Les conformismes sont à la longue aussi mauvais que les impuretés. Même les faits scientifiques peuvent empoussiérer l'esprit par leur sécheresse, à moins qu'ils ne soient en un sens effacés chaque matin, ou plutôt fécondés par la rosée de la vérité fraîche et vivante. La connaissance ne nous parvient non par fragments, mais par éclairs de lumière provenant des cieux. Oui, chaque pensée qui traverse notre esprit contribue à l'user, à creuser ses ornières qui, comme dans les rues de Pompés, montrent combien il a été emprunté. Que de choses à propos desquelles nous pourrions tout aussi bien nous demander si elles valent d'être connues, s'il faut laisser passer leurs charrettes, fût-ce au trot ou au pas, sur cette arche glorieuse grâce à laquelle nous espérons passer enfin de la lisière extrême du temps au rivage plus proche de l'éternité ! N'avons-nous ni culture ni raffinement, mais uniquement de l'adresse pour mener une existence grossière et servir le diable ? Pour acquérir un peu de richesse, de renommée ou de liberté terrestre, et en faire uni Baux étalage, comme si nous n'étions que cosse et coquille, sans noyau tendre et vivant?" La Vie sans Principe, Mille et une Nuits, p.38-39. Indications de lecture:Le rapprochement avec les textes d'Emerson s'impose. Voir la leçon Philosophie de la Nature.
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