Textes philosophiquesHenry David Thoreau bonté naturelle et philanthropie" Je voudrais ne rien soustraire à la louange que requiert la philanthropie, mais simplement réclamer justice en faveur de tous ceux qui par leur vie et leurs travaux sont une bénédiction pour l'humanité. ce que je prise le plus chez un homme ce n'est ni la droiture ni la bienveillance, lesquelles sont, pour ainsi dire, sa tige et ses feuilles. Les plantes dont la verdure, une fois desséchée, nous set à faire de la tisane pour les malades, ne servent qu'à un humble usage, et se voient surtout employées par les charlatans. Ce que je veux, c'est la fleur et le fruit de l'homme; qu'un parfum passe de lui à moi, et qu'un arôme de maturité soit notre commerce. Sa bonté doit être non pas un acte partiel plus qu'éphémère, mais un constant superflu, qui ne lui coûte rien et dont il reste inconscient. Cette charité qui nous occupe couvre une multitude de péchés. Le philanthrope entoure trop souvent du souvenir de ses chagrins de rebut comme d'une atmosphère, et appelle cela "sympathie". C'est notre courage que nous devrions partager, non pas notre désespoir, c'est notre santé et notre aise, non pas notre malaise, et prendre garde que celui-ci ne se répande par contagion... Je crois que ce qui assombrit à ce point le réformateur, ce n'est pas sa sympathies pour ses semblables en détresse, mais fût-il le très saint fils de Dieu, c'est son mal personnel. Qu'il en guérisse, que le printemps vienne à lui, que le matin se lève sur sa couche, et il plantera là ses généreux compagnons sans plus de cérémonie... Nos recueil d'hymnes résonnent d'une mélodieuse malédiction de Dieu et endurance de Lui à jamais. On dirait qu'il n'est pas jusqu'aux prophètes et rédempteurs qui n'aient consolé les craintes plutôt que confirmé les espérance de l'homme. Nulle part ne s'enregistre une simple et irrépressible satisfaction du don de la vie, la moindre louange remarquable de Dieu. Toute annonce de santé et de succès me fait du bien, aussi lointain et retiré que soit le lieu où ils se manifestent; toute annonce de maladie et de non-réussite contribue à me rendre triste et me fait du mal, quelque sympathie qui puisse exister d'elle à moi ou de moi à elle. Si donc nous voulons en effet rétablir l'humanité suivant les moyens vraiment indiens, botaniques, magnétiques, ou naturels, commençons par être nous-mêmes aussi simples et aussi bien portants que la nature, dissipons les nuages suspendus sur nos propres fronts, et ramassons un peu de vie dans nos pores. Ne restez pas là à remplir le rôle d'inspecteur des pauvres, mais efforcez-vous de devenir une des gloires du monde". Walden ou la vie dans les bois, Gallimard, p. 76-77, 78. Indications de lecture:Texte qui a une résonance très "spinoziste". Spinoza fait des remarques du même genre sur la pitié et met en avant une éthique de la Joie et de l'affirmation. Même type de critique chez Aurobindo qui lui creuse en mettant à jour l'ego. Cf. Ses lettres.
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