Textes philosophiquesVasistha les objets n'existent que par la conscience"C'est parce que toutes choses participent de la réalité ultime (para-martha-maya) que même les rochers peuvent être réfléchis dans la conscience, grâce à un rapport de similitude. C'est parce que tous les objets composant l'univers ne sont (en dernière analyse) que la pure conscience absolue qu'ils sont susceptibles d'être manifestés en même temps que la conscience du soi. Des choses foncièrement différentes ne pourraient pas entretenir un rapport mutuel stable, et, faute d'une telle relation, ne pourraient être perçues ensemble. Le semblable s'unit instantanément au semblable et une nature unique se déploie, car les deux sont essentiellement un. Il en peut en aller autrement. Mais l'union de la conscience pure et d'une matière inerte ne peut jamais avoir lieu, à cause de l'hétérogénéité essentielle de ces deux natures. La conscience pure et la matière inerte ne peuvent jamais se trouver réunies en un même sujet. C'est parce que l'objet perçu est fondamentalement de même nature que la conscience qu'il peut s'associer à elle et cette association, à son tour, rend possible la perception. Cette fusion entre des réalités essentiellement mentales est différentes de l'association entre choses matérielles inertes qui se réalise sur le monde d'une transformation physique : ainsi l'association du bois et de la pierre transforme-t-elle ces matériaux en une maison. Quand à la sensation, gustative par exemple, elle est rendue possible par l'homogénéité foncière du sentant et du sensible, ici le caractère (acqueux) commun à la langue et au suc (rasa) des aliments". Le Yoga Vasistha extraits traduits par Michel Hulin, l'autre rive, Berg international. p. 61, 62.
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