Texte philosophique :
Pascal Engel sur la
classification des croyances
Au sens
le plus large, une croyance est un certain état mental qui porte à
donner son assentiment à une certaine représentation, ou à porter un
jugement dont la vérité objective n'est pas garantie et qui n'est pas
accompagné d'un sentiment subjectif de certitude.
En ce sens, la croyance est synonyme
d'opinion, qui n'implique pas la vérité de ce qui est cru, et s'oppose
au savoir, qui implique la vérité de ce qui est su. À la différence
d'un savoir ou d'une connaissance, qui sont en
principe absolument vrais, la croyance comme opinion est plus ou moins
vraie, et peut ainsi désigner un assentiment à des représentations
intermédiaires entre le vrai et le faux, qui ne sont que probables.
Parce que la vérité de ce qui est cru est seulement possible, et que
l'adhésion de l'esprit au contenu d'une croyance peut être plus ou
moins forte, le sens de la notion varie selon le degré de garantie
objective accordé à la représentation et selon le degré de confiance
subjective que le sujet éprouve quant à la vérité de cette
représentation.
1. Quand la garantie
objective d'une opinion est très faible, ou nulle, bien que celui qui
l'affirme puisse éprouver une conviction très forte du contraire, «
croyance » est simplement synonyme d'opinion fausse ou douteuse, et se
décline comme préjugé, illusion, enchantement ou superstition. Ainsi
les idées entretenues au sujet de phénomènes surnaturels ou magiques,
comme des guérisons miraculeuses, des pouvoirs extralucides ou de
sorcellerie, ou encore au sujet d'êtres ou d'événements merveilleux ou
mythiques tels que fées, farfadets, fantômes ou rencontres du troisième
type.
2. Quand les croyances sont susceptibles d'être vraies ou d'avoir un
certain fondement objectif, ou sont en attente de vérification ou de
justification, on parle de soupçons, de présomptions, de suppositions,
de prévisions, d'estimations, d'hypothèses ou de conjectures.
3. Quand on veut
désigner des croyances reposant sur un fort sentiment subjectif mais
dont le fondement objectif n'est pas garanti, on parle de convictions,
de doctrines ou de dogmes.
4. On parle enfin de
croyance en un dernier sens, pour désigner une attitude qui n'est pas,
comme l'opinion, proportionnée à l'existence de certaines données et de
certaines garanties, mais qui va au-delà de ce que ces données ou
garanties permettent d'affirmer. C'est en ce sens qu'on parle de la
croyance en quelqu'un ou en quelque chose, pour désigner une forme de
confiance ou de foi. Dans ce cas, le degré de certitude subjective est
très fort, bien que le degré de garantie objective puisse être très
faible.
Notions de philosophie,
1995.
Indications
de lecture:
Voir
La question de
la vérité, ch. I. Il faudrait compléter l'investigation en
examinant de près les croyances inconscientes, cf.
Etudes et Variations autour de l'Inconscient, L'importance des
croyances est très sous-estimée. Nous faisons comme si les êtres
humains pouvaient d'emblée de pas en avoir et choisissaient librement
d'y adhérer, mais c'est l'inverser, l'esprit est d'bord pétri par les
croyances de son milieu et ce n'est qu'ensuite qu'il les examine pour
en changer. Et là réside sa liberté. Voir les textes éclairants de Jane
Roberts.

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