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S. Freud  remarques sur le ça


     Vous ne vous attendez pas à ce que j'aie grand-chose de nouveau à vous communiquer sur le ça, à part son nouveau nom. C'est la partie obscure, inaccessible de notre personnalité ; le peu que nous sachions de lui, nous l'avons appris par l'étude du travail du rêve et de la formation du symptôme névrotique, et la plus grande partie de ce que nous connaissons a un caractère négatif, et ne peut se décrire que par opposition au moi. Nous nous approchons du ça avec des comparaisons, nous l'appelons chaos, un chaudron plein d'excitations en ébullition. Nous nous représentons qu'il est ouvert à son extrémité vers le somatique, que là il recueille en lui les besoins pulsionnels, en observant le principe de plaisir. Pour les processus qui ont lieu dans le ça, les lois logiques de la pensée ne sont pas valables, surtout le principe de contradiction. Des motions opposées coexistent côte à côte sans s'annuler ni se soustraire les unes des autres, qui tout au plus se réunissent en des formations de compromis pour l'évacuation de l'énergie, sous la contrainte économique dominante. Il n'y a rien dans le ça qu'on pourrait assimiler à la négation, on constate aussi avec stupéfaction qu'il constitue l'exception à la thèse des philosophes selon laquelle l'espace et le temps sont des formes nécessaires de nos actes psychiques. Il ne se trouve rien dans le ça qui corresponde à la représentation du temps, pas de reconnaissance d'un cours temporel et, ce qui est extrêmement modification du processus psychique par le cours du temps. Des motions de désir qui n'ont jamais franchi le ça, mais aussi des impressions qui ont été plongées par le refoulement dans le ça, sont virtuellement immortelles, elles se comportent après des décennies comme si elles venaient de se produire. Elles ne peuvent être reconnues comme passé, perdre leur valeur et être dépouillées de leur investissement d'énergie, que si, par le travail analytique, elles sont devenues conscientes, et là-dessus repose pour une bonne part l'effet thérapeutique du traitement analytique ; « La décomposition de la personnalité psychique »,

Nouvelles Conférences d'introduction à la psychanalyse, (1936).

 Indications de lecture:

cf. Etudes et Variations sur l'Inconscient. Voir les critiques précédentes. Le ça n'existe pas, il n'y a que le vital avec ses instincts archaïques.Freud lui donne trop d'importance et pas assez à l'esprit conscient. Voir Jane Roberts La nature de la réalité personnelle, des mises au point très pertinentes.

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